L'affaire de la saisie le 29 mai de 701 kg de cocaïne à bord d'un bateau dans le port de la ville d'Oran, censé transporter de la viande rouge importée du Brésil pour le compte de Kamel Chikhi, surnommé «Kamel le boucher», continue d'occuper le devant de la scène médiatique en Algérie.
Dans un entretien donné au quotidien El Watan, le 5 août, Me Saïd Younsi, l'avocat du principal accusé dans cette affaire Kamel Chikhi, a expliqué qu'il y avait des détails troublants et des zones d'ombre qui soulèvent beaucoup de questionnements sur les tenants et les aboutissants de cette affaire qui n'a pas encore livré tous ses secrets.
«À Valence, le conteneur en question [contenant les 701 kg de cocaïne, ndlr] a été ouvert, sans la présence des personnes concernées, puis refermé», a déclaré l'avocat. «Valence est un port de transit. Les autorités n'ont pas le droit de procéder à l'ouverture des conteneurs sans la présence du représentant de la société de transport maritime, du commandant de bord et du chargé de la sécurité des conteneurs à bord du navire», a-t-il précisé.
M.Younsi a affirmé que «lorsque Kamel Chikhi a vu les images des boîtes de viande contenant de la drogue diffusées sur les chaînes de télévision, il n'y croyait pas. Il a envoyé un de ses agents au port d'Oran, pour vérifier de visu».
Après vérification de près, «l'agent l'a rappelé pour lui dire que le conteneur en question était le sien, mais pas les scellés. Ils ont été changés. Raison pour laquelle, Chikhi était à l'aise».
«Parmi les images, on voit un conservateur dans le bureau de Kamel Chikhi, avec un juge, président d'un tribunal administratif. Le conservateur est en prison, le magistrat n'a jamais été inquiété. Je ne dis pas que ce dernier est impliqué», a-t-il signalé. «Plus grave encore, il y a aussi cette visite à Kamel Chikhi d'un responsable au ministère de la Justice. Pour quelle raison ce responsable se déplace-t-il en prison pour discuter avec Kamel Chikhi?», a-t-il ajouté