Dans une déclaration à la presse, le 26 juillet, le général de Corps d'armées Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire algérienne (ANP) et vice-ministre de la Défense nationale a répondu d'une manière catégorique à l'appel lancé, à l'armée algérienne, par le président du Mouvement pour une société de Paix (MSP), Abderrazak Mokri. Ce dernier avait demandé le 14 juillet à l'ANP d'intervenir dans la vie politique du pays afin d'assurer «une transition démocratique souple et sécurisée» à l'aune de la prochaine élection présidentielle d'avril 2019, compte tenu de l'état de santé du Président Abdelaziz Bouteflika que le FLN (Front de libération nationale) a appelé, ainsi que d'autres partis politiques, à briguer un cinquième mandat.
«Il est devenu étrange et impensable, qu'à l'approche de chaque élection importante, au lieu de travailler pour gagner la confiance du peuple algérien en se préoccupant de ses attentes urgentes, certaines personnes et certains partis s'éloignent sciemment du fond du travail politique», a déclaré le chef de l'état-major de l'ANP. «À cet effet, j'ai déjà expliqué, avec la plus grande insistance, et à plusieurs occasions, que l'Armée nationale populaire est une armée qui connait les limites et l'espace de ses missions constitutionnelles, et il est hors de question de l'impliquer dans les enjeux partisans et politiques», a-t-il affirmé.
En conclusion, M.Gaïd Salah a démenti d'une manière catégorique toutes les rumeurs faisant état d'un véto que l'ANP aurait opposé à un 5e mandat du Président Bouteflika. «Que tout le monde sache qu'il n'y a pas de tuteur sur l'Armée nationale populaire (…) qui reçoit ses directives de son excellence le Président de la République Abdelaziz Bouteflika, chef suprême des armées et ministre de la Défense nationale», a conclu le responsable militaire.
Le 14 juillet, lors d'une conférence de presse au siège de son parti, Abderrezak Mokri avait appelé le chef d'état-major de l'ANP à «régler la crise qui secoue l'Algérie» et à organiser «une transition démocratique souple et sécurisée [d'une durée de 5 ans, ndlr]». «L'institution militaire doit être partie prenante dans le règlement de la crise actuelle», avait-il insisté, assurant qu'«il y a des officiers qui sont conscients des dangers du maintien du statu quo actuel», faisant ici allusion à l'option d'un cinquième mandat au Président Bouteflika. «Subitement, on constate que l'option du 5e mandat s'affaiblit et la présence de l'institution militaire est de plus en plus visible. Il y a des transformations importantes. S'il n'y a pas de 5e mandat, quelle est alors l'alternative?», s'était-il interrogé.