Comme le billet vert démontre son instabilité et son insécurité, la dédollarisation n’est rien d’autre qu’un processus naturel, a estimé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, auprès du journal turc Aydinlik.
"On dit que la dédollarisation est une sorte d’objectif de certaines organisations et de certains pays. Ce n’est pas vrai, ce n’est pas un but. C’est simplement une réalité. Aujourd’hui, le dollar est une devise très problématique. Ce n’est pas mon point de vue politique, mais un fait économique objectif", a déclaré Maria Zakharova.
Soulignant que les crises financières proviennent des États-Unis, la responsable russe a indiqué que personne au monde ne veut résoudre ainsi les problèmes américains. Une raison pour laquelle de plus en plus de pays optent pour les BRICS qui prônent la multiplication des échanges commerciaux en devises nationales pour l’abandon du dollar.
"Ils [les pays concernés] veulent créer une sorte de garantie, un système de garantie financière pour ne pas être à nouveau victimes d’une crise américaine", a fait valoir Mme Zakharova.
Un outil de néocolonialisme
Il y a des décennies, le dollar était promu par les États-Unis "comme monnaie internationale pour rendre la vie de chacun meilleure, plus facile et plus confortable", poursuit-elle.
"Ils ont insisté sur ce point, affirmant que cela amènerait l'économie mondiale à un nouveau niveau et simplifierait nos connexions et nos relations. […] À l’époque, ceux qui menaient une telle politique aux États-Unis et à l’étranger étaient probablement francs. Ils voulaient probablement faire honnêtement un premier pas vers la mondialisation".
Avec le temps, la mission du billet vert a radicalement changé allant jusqu’à pénaliser des pays et leurs populations:
"Mais à l’heure actuelle, ce à quoi nous avons été confrontés l’année dernière est complètement différent. Il ne s’agit plus de simplifier ou de faciliter notre vie. Cette monnaie est utilisée comme un outil d’hégémonie et un nouveau type de colonialisme lorsqu’elle est utilisée pour punir, ségréguer et rendre la vie des autres plus compliquée, voire cauchemardesque", a tranché la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.