Kiev détruit sciemment des infrastructures civiles, faisant ainsi preuve de sa "nature terroriste et extrémiste", a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, dans une interview-fleuve à Sputnik, en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova s’est ainsi exprimée sur la destruction du barrage hydroélectrique de Kakhovka et du pipeline d’ammoniac en juin par les forces de Kiev.
"C'est la même situation qu'avec le barrage hydroélectrique de Kakhovka, la même situation qu'avec les gazoducs Nord Stream (rendus inopérants en septembre 2022 suite à une série d’explosions, ndlr). On retrouve la même chose avec une autre installation d'infrastructure civile", a-t-elle avancé. Elle a évoqué la pose de mines sur des lignes à haute tension ayant conduit à de fortes coupures d’électricité, le blocage de l’approvisionnement de la Crimée en eau pendant des mois.
"Si toute la communauté internationale ne comprend pas à qui elle a affaire, ne comprend pas que si le régime de Kiev n'est pas arrêté, alors il faudra s'attendre à ce que cela continue, peut-être même à plus grande échelle, avec des actes terroristes encore plus destructeurs et de l’extrémisme. Alors, il me semble que ce sera une erreur globale, totale, et peut-être fatale", a-t-elle lancé.
Le barrage hydroélectrique détruit
Après la destruction du barrage hydroélectrique de Kakhovka, le 6 juin, Kiev "a renoncé à une enquête internationale transparente et a recommencé à parler de la CPI", poursuit Mme Zakharova. Ce alors qu’à cause de cette catastrophe, plusieurs localités ont été inondées, des milliers d’habitants ont dû être évacués.
Pourtant, du côté russe, les autorités compétentes travaillent pour faire la lumière sur les circonstances de la catastrophe. "Bien sûr, il faut enquêter sur cet acte terroriste, ces manifestations d'extrémisme, de sabotage, et cela doit être fait devant le monde entier. Nos autorités compétentes travaillent déjà", a-t-elle fait savoir.
Globalement, selon Maria Zakharova, les autorités ukrainiennes ont "l'intention de faire chanter la communauté mondiale afin de réaliser ses propres intérêts" notamment via des actes comme la destruction du barrage, "entraînant de graves conséquences humanitaires, causant de graves dommages à la population civile, à l'environnement".
Le sabotage du pipeline d’ammoniac
La diplomate russe a abordé un autre dossier, celui de la conduite d’ammoniac Togliatti-Odessa reliant la Russie et l’Ukraine, dont un tronçon a été saboté le 5 juin. Non opérationnel depuis février 2022 par la faute de Kiev, il acheminait deux millions de tonnes de matières premières nécessaires pour la production d'engrais. Ce volume peut nourrir 45 millions de personnes.
Ce pipeline est par ailleurs l’un des éléments clés de l’accord céréalier, conclu initialement en juillet 2022 entre la Russie, l’Ukraine, l’Onu et la Turquie. Pour la partie russe, son lancement représentait une condition à respecter dans le cadre de l’accord céréalier. Cependant, il n’a jamais été remis en service.
Pour ce cas, Maria Zakharova s’est interrogée sur la possibilité d’une enquête transparente, "car le régime de Kiev bloquera à nouveau tout".
Ce pipeline "qui a été frappé par le régime de Kiev, était d'une importance capitale pour assurer la sécurité alimentaire mondiale", a-t-elle rappelé.
Le sommet des BRICS approche
La porte-parole de la diplomatie russe a également abordé la présence de Vladimir Poutine au sommet de BRICS en Afrique du Sud, programmé fin août. Comme la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d’arrêt contre lui, sa participation soulève des interrogations.
Toutefois, l’émission de ce mandat d’arrêt "n’est qu'un théâtre de marionnettes", a-t-elle ajouté, "il est donc impossible de parler sérieusement de ces décisions, c'est une supercherie". Moscou n’admet pas la compétence de la CPI, considérant ses décisions comme nulles et non avenues. De son côté, l’Afrique du Sud qui admet la juridiction de la cour, étudie cependant la possibilité de changer la législation pour accueillir le dirigeant russe.
À la question de savoir si le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov pourrait remplacer Vladimir Poutine à cet événement, elle a répondu: "Permettez-moi de vous rappeler que nous parlons de la participation du chef de l'État à cet événement. En conséquence, la décision doit d'abord être officialisée et annoncée en premier lieu par l'administration présidentielle".