L’Algérie accuse "un voisin de l’Ouest" de l’entraîner dans une "guerre de drogues"

L’Algérie est en proie à une guerre de drogues, importée sur son territoire par d’autres pays, a déclaré son ministre de l’Intérieur, Brahim Merad, visant implicitement le Maroc.
Sputnik
Nouveau sujet de discorde entre l’Algérie et le Maroc. Déjà à couteaux tirés sur la question du Sahara occidental, Alger et Rabat se querellent désormais sur le terrain du trafic de stupéfiants. Brahim Merad, ministre algérien de l’Intérieur, a ainsi accusé sans le nommer le Maroc de l’entraîner dans une "guerre de drogues".
"L’Algérie fait face à une guerre de drogues qui lui a été imposée par un pays voisin de l’Ouest et qui exige la mobilisation de tout le monde et de tous les moyens", a ainsi déclaré le responsable l'Assemblée nationale populaire (APN).
Le ministre a égrené quelques chiffres, soulignant que plus de 32.000 affaires en lien avec le trafic de drogues avaient été résolues durant le premier trimestre 2023, donnant lieu à la saisie 2,5 tonnes de cannabis, de 17 kg de cocaïne ainsi que de 3,5 millions de comprimés psychotropes.
Brahim Merad a déploré un bilan "lourd et grandissant", tout en saluant les efforts mis en œuvre par la Sûreté nationale et les services de l'Intérieur. En parallèle de cette lutte contre le trafic de stupéfiants, une stratégie nationale de prévention contre les bandes de quartier a d’ailleurs été mise en place, son action prévue pour s’étaler de 2023 à 2026.

Drogue au Maghreb

La culture du cannabis au Maroc remonte à plusieurs siècles et le pays est connu pour être l’un plus gros producteurs mondiaux, notamment sous la forme de haschich. Les autorités tentent de juguler le phénomène, comme en atteste la destruction de quatre tonnes de cannabis et de 68 kilogrammes d’héroïne près de Tanger en novembre dernier.
Mais le cannabis a pris un tel poids dans l’économie marocaine que la question de la légalisation refait parfois surface. En 2021, le pays avait d’ailleurs adopté une loi autorisant "les usages licites du cannabis médical, cosmétique et industriel" sous le contrôle d’une agence nationale.
Fin mars, Faouzia Mebarki, représentante algérienne à l’Onu, avait déjà critiqué le "déferlement de cannabis marocain" dans le pays, déplorant une "déstabilisation du pays par le ciblage de sa jeunesse".
L’Algérie subit par ailleurs depuis plusieurs mois des vagues d’attaques à la seringue. Des individus, parfois vêtus d’un voile intégral, attaquent les enfants à la sortie des écoles, en tentant de leur injecter des stupéfiants. Leurs motivations restent floues. Certains observateurs pensent qu’ils s’agiraient d’accoutumer les enfants à certaines drogues, alors que les autorités explorent la piste de la sorcellerie.
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