Le Président kényan écrit un tweet sibyllin sur le Sahara occidental

CC BY-SA 2.0 / Susana Villalba / William Ruto
William Ruto - Sputnik Afrique, 1920, 15.09.2022
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William Ruto, président kényan, a créé la confusion en déclarant sur Twitter ne plus reconnaître la République arabe sahraouie démocratique (RASD), avant de finalement supprimer son message.
Le dossier du Sahara occidental, qui s’est déjà considérablement complexifié ces dernières semaines, vient encore de réveiller les tensions diplomatiques. Le Président kényan William Ruto a en effet lâché un pavé dans la mare sur Twitter, en déclarant ne plus reconnaître la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et vouloir couper les ponts avec ses instances représentatives.
"Le Kenya annule sa reconnaissance de la RASD et prend des mesures pour réduire la présence de cette entité dans le pays", déclarait ainsi le compte Twitter de la Présidence.
Le message du Président kényan a finalement été supprimé quelques heures plus tard. Il a été remplacé par une annonce plus consensuelle, déclarant que le Kenya soutenait les efforts des Nations Unies pour trouver "une solution durable au différend sur le Sahara occidental".
Cette gaffe est intervenue quelques heures après la cérémonie d’investiture de William Ruto, à laquelle avait assisté Brahim Ghali, chef du Front Polisario.

Regain de tensions

La question du Sahara occidental est revenue agiter le débat public africain ces dernières semaines, avec notamment la surprenante brouille entre le Maroc et la Tunisie. Fin août, le Président tunisien Kaïs Saïed avait en effet accueilli Brahim Ghali à sa descente d’avion à Tunis, lors du sommet Japon-Afrique (Ticad). Les deux hommes avaient ensuite eu une entrevue dans le salon présidentiel de l’aéroport.
Si la Tunisie a par la suite rappelé s’en tenir à une position de neutralité sur le Sahara occidental, le geste n’en a pas moins provoqué la colère du Maroc. Rabat a rappelé son ambassadeur, avant que Tunis ne fasse de même. La soudaineté de la crise a mis le Maghreb en émoi.
De l’autre côté de la Méditerranée, Madrid a par ailleurs tenté d’enterrer la hache de guerre avec Alger. Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a en effet déclaré être ouvert à une visite en Algérie, alors que les deux pays sont en froid depuis des mois sur ce même dossier du Sahara occidental.
Alger, traditionnel soutien de la RASD créée en 1975 par le Front Polisario, voit en effet d’un mauvais œil le revirement de Madrid, qui a approuvé le plan d’autonomie pour la région proposée par le Maroc.
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