Près d’une semaine après sa réponse à une «certaine presse marocaine» qui accusait Alger et le Front Polisario de détourner l’aide humanitaire européenne destinée aux réfugiés Sahraouis des camps de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie, l’ambassadeur algérien à Bruxelles, Amar Belani, a déclaré que l’Union européenne venait «d’assener un coup mortel à la fiction de la marocanité du Sahara occidental», selon le quotidien public El Moudjahid. Les autorités marocaines n’ont pas encore réagi à ces déclarations.
«Pour la troisième fois, en l’espace de dix jours [respectivement, les 3, 7 et 13 juillet], l’Union européenne, par la voix de son haut représentant pour la politique étrangère et la politique de sécurité, Joseph Borrell, vient d’assener un coup mortel à la fiction de la marocanité du Sahara occidental», a affirmé le diplomate.
«Le Sahara occidental reste un territoire non autonome»
Selon l’ambassadeur d’Algérie, la Commission européenne est soumise à une pression grandissante de la part des eurodéputés de tous bords, qui lui adressent des questions écrites relatives au conflit au Sahara occidental. Ces interrogations concernent notamment le statut du territoire, ses ressources, les droits de l’Homme. La Commission est tenue d’y répondre sous six semaines.
Ainsi, Amar Belani a affirmé que les propos de Joseph Borrell étaient venus réaffirmer que pour l’Union européenne «ainsi que pour tous ses États membres, le Sahara occidental reste un territoire non autonome dont le statut final n’est pas encore fixé, puisqu’il reste à déterminer par les résultats du processus en cours mené par les Nations unies».
À l’heure où sont publiées ces lignes, la diplomatie marocaine n’a pas encore commenté ces propos.
Quid de l’aide humanitaire de l’UE?
Dans une note mise en ligne le 11 juillet sur le site officiel de l’ambassade, le diplomate a réagi aux informations rapportées la semaine précédente par certains journaux de la presse marocaine, dont «l’agence officielle Maghreb Arabe Presse (MAP)», accusant le Front Polisario et l’Algérie de détourner l’aide humanitaire accordée chaque année par l’Union européenne aux réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf.
Le conflit au Sahara occidental est la principale raison qui envenime les relations entre le Maroc et l’Algérie depuis 1975. En effet, le royaume chérifien revendique sa souveraineté sur ce territoire et défend un plan d’autonomie pour régler le conflit. Alors que le Front Polisario exige sa libération de «l’occupation marocaine», demandant, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu, l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Cette démarche est également soutenue par l’Algérie dans le cadre du droit international.