Mercredi 3 juin, la Cour suprême espagnole a rendu sa décision sur «l’interdiction de l’utilisation de drapeaux, fanions ou symboles non officiels à l’intérieur comme à l’extérieur des édifices publics». Une information reprise par l’agence officielle marocaine Maghreb Arabe Presse (MAP) et largement relayée par la presse locale qui a déclenché une polémique née de l’interprétation qui lui a été donnée. En effet, la MAP considère que l’arrêté de la Cour suprême espagnole est «un revers pour le Front Polisario et ses mentors en Espagne». Pour le site d’information marocain Le Desk, cette interprétation est une «extrapolation trompeuse». Qu’en est-il vraiment?
La dépêche de la MAP
«La justice du pays ibérique a infligé un nouveau coup dur aux séparatistes [du Front Polisario, ndlr] en interdisant l’usage de leur fanion dans la sphère publique», écrit la MAP qui souligne que «cette décision de justice constitue un nouveau revers pour le Polisario qui perd de plus en plus du terrain en Espagne».
Le ministère espagnol des Affaires étrangères avait alors publié une carte de l’Afrique avec les drapeaux de tous ses pays à l’exception de celui de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Happy #AfricaDay!#Africa is a political and strategic priority for Spain.
— Spain MFA (@SpainMFA) May 25, 2020
The III Plan Africa, which establishes the priorities of 🇪🇸 foreign policy in the region, focuses on areas such as #multilateralism, the defense of #HumanRights, #security or #SustainableDevelopment. pic.twitter.com/8EW5YgK25g
Que dit la décision de la Cour suprême?
Le média considère que la décision de la Cour suprême rouvre le débat sur la question de la levée de drapeaux non officiels sur les édifices publics en Espagne, comme celui de la Catalogne, conséquence d’un long contentieux judiciaire relatif à la situation dans les îles Canaries. Il avance qu’il faudra voir dans le futur comment cette décision sera appliquée et qu’elle étendue sera donnée «à l’idée du drapeau non officiel».
Une interprétation «trompeuse»?
D’après Le Desk, «cela ne peut être interprété comme "un revers judiciaire" pour le mouvement qui conteste au Maroc sa souveraineté sur le Sahara occidental, car cette procédure ne le vise pas typiquement, même s’il peut en être affecté par effet consécutif».
Enfin, le média ajoute que la décision de la Cour suprême «n’a aucune relation, ni de près ni de loin, avec la décision […] de la diplomatie espagnole de relayer sur son compte Twitter une carte de l’Afrique conforme à la position du Maroc».