Le chef du gouvernement marocain a signé un décret paru jeudi 21 mai dans le journal officiel du royaume chérifien autorisant la construction d’une base militaire d’importance stratégique près de la frontière avec l’Algérie. Cette décision intervient trois jours après un autre décret validant l’achat de missiles sol-air de type VL-Mica à la France.
«Le chef du gouvernement, Saâdeddine El Othmani, a émis un décret portant sur le transfert au domaine privé de l’État d’un lot de terrains relevant du régime forestier en vue de la construction d’une base militaire dans la province de Jérada au profit des Forces armées royales», indique le décret.
Le site d’information marocain Le Collimateur rapporte que la construction de la nouvelle base militaire «s’inscrit dans le cadre d’importants efforts déployés depuis 2014 par le Maroc pour blinder davantage sa frontière terrestre avec l’Algérie [notamment concernant le trafic de cannabis, ndlr]». Dans ce cadre, «une clôture de 150 kilomètres a en effet été construite à la frontière entre Saïdia et Jérada», a-t-il ajouté.
Y a-t-il une course à l’armement?
Tel qu’annoncé en janvier par le quotidien français La Tribune, le gouvernement marocain a entériné la décision d’acheter à la France des systèmes antiaériens VL-Mica terrestre.
L’Institut international de recherche sur la Paix de Stockholm (SIPRI) informe dans son rapport publié le 27 avril consacré aux dépenses militaires en 2019 dans le monde d’une augmentation du budget militaire des pays nord-africains. Il atteint 57% du total des dépenses de toute l’Afrique. L’Algérie, 23e, est le seul pays du continent à figurer dans le Top 40 des plus gros budgets militaires établi par le SIPRI. L’Égypte, pourtant première puissance militaire d’Afrique, n’y figure pas.
Par ailleurs, le rapport indique que le volume global des dépenses de l’Afrique s’établit à 41,2 milliards de dollars. Celui de l’Afrique du Nord atteint 23,5 milliards, soit 57% du total.