Si le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, est condamné selon ces nouvelles accusations d'espionnage que les États-Unis ont lancées contre lui, il risquera de passer toute sa vie en prison, a déclaré à Sputnik John Steppling, analyste politique américain, rappelant que ces 17 nouveaux chefs d'inculpation cumulés étaient passibles de 175 ans d'emprisonnement.
«Il a été accusé en vertu de la loi de 1917 sur l'espionnage, et je ne pense pas que cet acte ait jamais été utilisé auparavant. […] Si Assange est condamné, ce sera un précédent terrifiant pour tous les journalistes», a-t-il estimé.
Et d'ajouter que le gouvernement américain voulait, de toute évidence, éliminer le peu qu'il restait encore du Premier amendement et des libertés civiles.
«Si Assange est condamné, […] il viendra aux États-Unis enchaîné. Tout ce qui peut être fait en secret en termes de procédure judiciaire sera fait en secret. Et il n'a aucune chance d'éviter le plus strict isolement cellulaire. Il va disparaître quelque part dans un cachot», a poursuivi l'Américain.
Selon ce dernier, la possibilité d'un procès en bonne et due forme a pratiquement disparu.
«En réalité, les "crimes" qui sont imputés à Assange sont mineurs et tout à fait éphémères en comparaison notamment des crimes de guerre dont les dirigeants de l'Occident sont coupables. Le tout est assez effrayant», a constaté M.Steppling.
Interrogé sur le rôle que pourrait jouer le Royaume-Uni dans le destin de Julian Assange, alors que la Suède demandait elle aussi son extradition, l'analyste a répondu:
«Le Royaume-Uni fera ce que les États-Unis leur diront de faire. […] Eh bien, je suppose que le Royaume-Uni va téléphoner à l'administration Trump pour lui demander ce que "Donald" voudrait que l'on fasse. Rappelez-vous ces images: Assange traîné hors de l'ambassade d'Équateur par ce genre de voyous employés par le gouvernement britannique».
Si Julian Assange est reconnu coupable, il risque aux États-Unis une peine cumulée de 175 ans de prison.
Le fondateur de WikiLeaks, 47 ans, a été arrêté le 11 avril à l'ambassade d'Équateur à Londres, où il s'était réfugié depuis sept ans, à la suite d'une demande d'extradition des États-Unis.
Il a été condamné au début du mois de mai à près d'un an de prison par la justice britannique pour violation des termes de sa liberté conditionnelle lorsqu'il s'était réfugié à l'ambassade d'Équateur en 2012.