Plus précisément, ces memoranda avaient mis en relation le ministère de la Santé et du bien-être social de la Guinée équatoriale et le Conseil national des plantes médicinales de l’Inde. Il s’agissait principalement de l’importation et de l’exportation des plantes médicinales ainsi que de la valorisation des systèmes traditionnels de médecine.
«En début de semaine, l’Assemblée nationale de Guinée équatoriale, réuni en session ordinaire a soumis pour ratification au président Obiang Nguema, tous ces accords et memoranda» confie à Sputnik Ona Ndumu, observateur politique équato-guinéen.
«Nous souhaitons que le gouvernement indien nous assiste dans tous les domaines, selon les accords que nous avons signés», avait appuyé le président Obiang Nguema Mbasogo lors du déjeuner offert à l’honneur de son hôte indien.
«Il y a 10 ans, il y avait à peine 10 Indiens ici en Guinée équatoriale. Mais aujourd’hui, ils sont près de 300 seulement à Malabo. Et c’est pour cela que le Président Obiang Nguema et son homologue Kovind ont convenu de booster leurs relations commerciales qui datent de 1968, année de l’indépendance de la Guinée équatoriale», analyse Andrés Micogo, un observateur équato-guinéen, au micro de Sputnik.
Soulignons que les relations Inde-Guinée équatoriale ne se limitent pas au domaine de la pharmacie, avec l’importation par l’Inde de plantes médicinales et de dérivés du pétrole.
Sur le site internet de l’Ambassade de l’Inde à Lunda, on peut lire: «C’est surtout à la faveur de la découverte du pétrole dans le pays en 2000 que les échanges commerciaux entre les deux États se sont accélérés. Entre 2010 et 2011, ils s’élevaient à plus de 11 millions de dollars. Et entre 2014 et 2015, ces échanges sont passés à plus de 760 millions de dollars.»
Nouvelle ambassade en construction
«Il s’agit pour ce pays de renforcer sa présence en Afrique, un continent qui présente beaucoup d’opportunités. C’est une stratégie pour rattraper son retard par rapport à la Chine, déjà en avance dans la conquête du marché africain», explique à Sputnik Agadjou Abdoul-kafir, un analyste malien à Malabo.
La visite du Président indien fut marquée par la présence d’une délégation d’entrepreneurs indiens à Malabo avec à sa tête le ministre de l’Agriculture, Radha Mohan Singh. Ce dernier avait alors pris l’engagement que son pays allait investir dans le secteur de l’agriculture.
«Ils sont très intéressés à travailler avec la Guinée équatoriale et nous sommes également prêts à travailler avec l’Inde pour mécaniser l’agriculture et avec les agriculteurs qui le souhaitent. Parce qu’ils pourront prochainement travailler avec les entrepreneurs indiens» déclarations de Gregorio Boho Camo, le président de la chambre de commerce et d’industrie de Malabo, au micro de Sputnik.
Même si elle est plus jeune que celle établie avec les autres puissances économiques mondiales à l’instar de la Chine, des États-Unis, de la France ou de la Turquie, la coopération Inde-Afrique n’est pas négligeable, compte tenu de son déploiement de ces dernières années.
Si l’on s’en tient aux chiffres de la banque africaine de développement (BAD), «Ces dernières années, les échanges commerciaux ont été multipliés par cinq, passant de 11,9 milliards de dollars entre 2005 et 2006 à 56,7 milliards de dollars entre 2015 et 2016.»
Firmino Luba, un expert équato-guinéen en gestion économique, estime au micro de Sputnik que «ces échanges devraient atteindre le seuil des 100 milliards de dollars d’ici la fin 2020 avec les nouvelles percées que le pays est en train d’effectuer sur le terrain économique».
«Cet accord renforce notre engagement, non seulement à approfondir les relations entre l’Inde et les Seychelles, mais aussi à porter notre partenariat à un autre niveau», avait-il déclaré lors de cette visite d’État.