Dans une lettre adressée, le 5 juillet, à Antonio Guterres, le secrétaire général de l'Onu, et à Olof Skoog, le président du Conseil de sécurité, le Front Polisario a qualifié «d'historique» l'adoption par l'Union africaine (UA) de la décision de créer un mécanisme africain pour régler la question du Sahara occidental, selon l'Algérie Presse Service, qui a affirmé, dans son édition du 7 juillet, avoir eu une copie de cette lettre.
Tout en exprimant la satisfaction des autorités sahraouies quant à la décision de l'UA qui, selon lui, traduit son inquiétude «quant au retard injustifié du processus de décolonisation du Sahara occidental, État membre de l'Union africaine», le Front Polisario a affirmé que la création du mécanisme africain «constitue un pas important qui contribuera au parachèvement du processus de paix au Sahara occidental à travers le soutien des efforts de l'Onu dans ce sens».
«L'Union africaine œuvre, dans le cadre de ses responsabilités, au renforcement de la paix et de la stabilité sur le continent, conformément à la charte de l'Onu et à l'acte constitutif de l'UA dont l'article 4 stipule l'importance du règlement pacifique des conflits entre les pays membres de l'organisation, qui demeure la garante de l'application du plan de règlement de l'Onu», peut-on lire dans cette même lettre.
Lors de la clôture, le 2 juillet, de son 31e sommet à Nouakchott, l'Union africaine avait annoncé l'adoption d'un mécanisme africain pour le règlement du conflit du Sahara occidental. Le mécanisme en question avait été recommandé par le rapport du président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, sur le Sahara occidental, présenté dimanche 1er juillet aux chefs d'État africains, selon le site d'information Tout Sur l'Algérie (TSA).
«L'essentiel est qu'aujourd'hui un organe a été créé pour traiter avec les Nations unies», a déclaré le ministre marocain en soulignant que la décision de créer ce mécanisme affirmait «avec clarté que le problème sera traité à ce niveau et dans ce cadre [dans le cadre des Nations unies, ndlr.]». Le responsable marocain a martelé que «le rôle de l'Union africaine [via ce mécanisme, ndlr.] se limitera à soutenir et à accompagner le processus onusien, rien de plus».
Dans un entretien du 10 avril 2018 sur la chaîne France 24 à Paris, Abdelkader Messahel, ministre algérien des Affaires étrangères, avait déclaré que l'Algérie ne s'impliquerait pas directement dans les négociations entre le Maroc et le Front Polisario, car elles ne concernaient que les deux parties en conflit. «Le Maroc affirme que c'est une affaire entre l'Algérie et le Maroc, ce n'est pas le cas, c'est une affaire entre le Maroc et le peuple sahraoui, et entre le Maroc et les décisions des Nations unies», avait-il affirmé.