À quoi joueraient la France et le Maroc au Sahara occidental?

© AP Photo / Daniel Ochoa de OlzaDes soldats du Front Polisario en parade
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Le Maroc, voudrait, aidé par la France, réviser l’accord militaire n°1 conclu entre lui, la Minurso et le Front Polisario, auraient affirmé des sources à l’APS. La révision de ce dernier qui régit le cessez-le-feu mènerait, selon elles, à la remise en cause de la paix.

Rabat pourrait demander la révision de l'accord militaire n°1 conclu entre la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) et le Front Polisario, le 24 décembre 1997, d'une part, et la Minurso et le Maroc, le 22 janvier 1998, d'autre part, qui régit le cessez-le-feu entre les deux parties au conflit. C'est ce qu'ont affirmé des sources diplomatiques sahraouies proches du dossier et citées par l'Agence Presse Algérie (APS).

Le Maroc, soutenu par la France dans cette démarche, aurait pour objectif final la remise en cause de l'accord de cessez-le-feu officiel entre les deux parties en conflit, entré en vigueur depuis le 6 septembre 1991, indiquent les mêmes sources sahraouies.

«Le but de la tentative du Maroc de faire monter la pression dans la région à travers des propos bellicistes et des manigances montées de toutes pièces est de remettre en cause le cessez-le-feu et l'accord militaire n°1», selon l'APS citant ses interlocuteurs.

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Les mêmes diplomates auraient affirmé que le Front Polisario «restait attaché au cessez-le-feu et à l'accord militaire n°1» qui organise les relations des deux parties au conflit avec la Minurso, et délimite «la zone démilitarisée ainsi que la présence des forces marocaines et sahraouies à l'est et à l'ouest du mur de séparation». «Nous nous en tiendrions à cela et non pas aux propos mensongers de l'ambassadeur du Maroc auprès de l'Onu», avaient-elles souligné en faisant allusion à la lettre adressée le 17 mai dernier au président du Conseil de sécurité par Omar Hilale, ambassadeur permanent du Maroc auprès de l'Onu. Dans cette lettre, ce dernier avait accusé le Front Polisario d'avoir créé «des sites militaires» à l'est du dispositif de sécurité au Sahara Occidental, et d'avoir organisé des «parades et des manœuvres militaires».

Pour ces sources diplomatiques, il y aurait des signes qu'une manœuvre aurait été engagée par le Maroc et la France au niveau des Nations unies pour pousser à la révision de l'accord militaire n°1. Selon elles, les propos tenus par Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, le 14 mai, au cours d'un entretien accordé à Jeune Afrique laisseraient entendre que des actions ont été engagées dans ce sens.

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«Ainsi, au sujet des accords de cessez-le-feu, le Conseil de sécurité a exigé le retrait immédiat du Polisario de la zone de Guerguarate, estimant sa présence illégale et illégitime. C'est une clarification importante, car elle rétablit la suprématie de l'accord de cessez-le-feu de 1991 sur les accords militaires [l'accord militaire n°1, ndlr] conclus plusieurs années plus tard, mais que la Minurso avait tendance à sacraliser et à prendre comme unique référence», avait notamment déclaré le ministre marocain.

À cet effet, les diplomates sahraouis auraient rappelé que la déclaration du secrétaire général de l'Onu, le 19 mai, soit deux jours après la lettre de Omar Hilale au Conseil de sécurité, appelant «à la retenue» et à faire en sorte «qu'aucune action susceptible de modifier le statu quo [au Sahara occidental] ne doive pas être entreprise», aurait «été inspirée par le Département des opérations de maintien de la paix (DPKO)», dirigé par le Français Jean-Pierre Lacroix.

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«Le DPKO devrait cesser d'apporter de l'eau au moulin de la propagande belliciste marocaine», ont indiqué ces sources, mettant en garde «contre un basculement qui remet en cause le cessez-le-feu et l'accord militaire n°1». «L'Onu aurait cédé à la pression», ont confié les mêmes sources en guise de conclusion.

Pour rappel, la France a salué l'adoption par le Conseil de sécurité, le 27 avril, «de la résolution 2414, qui renouvelle le mandat de la Minurso», a indiqué un communiqué du ministère français des Affaires étrangères publié le 30 avril sur son site internet. La France «apporte tout son soutien à cette mission, qui joue un rôle essentiel en faveur de la paix et de la stabilité dans la région», a ajouté le même communiqué en précisant que «la France continuera d'appuyer à cette fin l'action de l'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies, M. Horst Kôhler».

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