Rabat pourrait demander la révision de l'accord militaire n°1 conclu entre la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) et le Front Polisario, le 24 décembre 1997, d'une part, et la Minurso et le Maroc, le 22 janvier 1998, d'autre part, qui régit le cessez-le-feu entre les deux parties au conflit. C'est ce qu'ont affirmé des sources diplomatiques sahraouies proches du dossier et citées par l'Agence Presse Algérie (APS).
Le Maroc, soutenu par la France dans cette démarche, aurait pour objectif final la remise en cause de l'accord de cessez-le-feu officiel entre les deux parties en conflit, entré en vigueur depuis le 6 septembre 1991, indiquent les mêmes sources sahraouies.
«Le but de la tentative du Maroc de faire monter la pression dans la région à travers des propos bellicistes et des manigances montées de toutes pièces est de remettre en cause le cessez-le-feu et l'accord militaire n°1», selon l'APS citant ses interlocuteurs.
Pour ces sources diplomatiques, il y aurait des signes qu'une manœuvre aurait été engagée par le Maroc et la France au niveau des Nations unies pour pousser à la révision de l'accord militaire n°1. Selon elles, les propos tenus par Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, le 14 mai, au cours d'un entretien accordé à Jeune Afrique laisseraient entendre que des actions ont été engagées dans ce sens.
À cet effet, les diplomates sahraouis auraient rappelé que la déclaration du secrétaire général de l'Onu, le 19 mai, soit deux jours après la lettre de Omar Hilale au Conseil de sécurité, appelant «à la retenue» et à faire en sorte «qu'aucune action susceptible de modifier le statu quo [au Sahara occidental] ne doive pas être entreprise», aurait «été inspirée par le Département des opérations de maintien de la paix (DPKO)», dirigé par le Français Jean-Pierre Lacroix.
Pour rappel, la France a salué l'adoption par le Conseil de sécurité, le 27 avril, «de la résolution 2414, qui renouvelle le mandat de la Minurso», a indiqué un communiqué du ministère français des Affaires étrangères publié le 30 avril sur son site internet. La France «apporte tout son soutien à cette mission, qui joue un rôle essentiel en faveur de la paix et de la stabilité dans la région», a ajouté le même communiqué en précisant que «la France continuera d'appuyer à cette fin l'action de l'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies, M. Horst Kôhler».
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