Washington refuse que l’Onu soutienne le G5 Sahel et appuie l’accord d’Alger

© Sputnik . Natalia Seliverstova / Accéder à la base multimédiaWashington
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La demande formulée, le 23 mai, au conseil de sécurité pour conférer un mandat renforcé à la force G5 Sahel et des moyens logistiques supplémentaires a été refusée par les États-Unis. Ces derniers ont plaidé pour des soutiens bilatéraux et multilatéraux tout en considérant que l’accord d’Alger était une plateforme pour la résolution de la crise.

Washington a de nouveau rejeté la demande du secrétaire permanent du G5 Sahel, Maman Sidikou, de doter cette force conjointe d'un mandat onusien renforcé, et des ressources nécessaires, pour mener à bien sa mission.

Le refus a été signifié, lors d'une réunion sur la paix et la sécurité en Afrique au conseil de sécurité de l'Onu, par la représentante des États-Unis Amy Noel Tacho, le 23 mai. La diplomate a considéré que l'accord d'Alger était une base efficace pour résoudre la crise dans la région.

«Il faut rappeler notre position de principe concernant une autorisation au titre du chapitre 7 [de la Charte des Nations unies, ndlr] relative à un mandat du Conseil de sécurité ou un recours à des fonds mis en recouvrement, nous n'acceptons aucune proposition allant dans ce sens», a déclaré la diplomate américaine, citée par l'Algérie Presse Service (APS).

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Et pour répondre à la question du renforcement des moyens financiers et matériels de la force G5 Sahel, Mme Tacho a défendu le principe d'«une combinaison de soutiens bilatéraux et multilatéraux». À cet effet, elle a rappelé que son pays avait fourni «depuis 2012, une importante aide de 822 millions de dollars aux cinq États membres du groupe, dont 60 millions de dollars annoncés en octobre dernier pour appuyer le déploiement fructueux de la force».

Abondant dans le même sens, la diplomate a évoqué l'accord technique conclu entre l'Onu, l'Union européenne et les États membres du G5 Sahel, en décembre 2017. Ce dernier régit le soutien opérationnel et logistique de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), à la Force conjointe du G5 Sahel. «La MINUSMA n'a pas les capacités d'assumer des responsabilités supplémentaires, alors qu'elle s'efforce de se protéger elle-même et d'exécuter son mandat», a déclaré la responsable américaine.

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En conclusion, la représentante des États-Unis a rappelé «que la solution sécuritaire à elle seule ne permettra pas de régler les problèmes économiques et politiques».

«L'accord d'Alger reste de la plus grande importance à notre disposition pour la stabilité de ce pays», a-t-elle ajouté en soulignant qu'il était important de «ne pas perdre de vue le processus de paix dans ce pays en s'attaquant aux causes profondes du conflit».

Lors de son intervention dans le débat, M.Sidikou a estimé que «la Force est encore loin d'avoir atteint une bonne vitesse de croisière dans la mise en œuvre concrète de sa réponse sécuritaire à la crise qui menace de totalement déstabiliser le Sahel et ses environs».

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Selon lui, même si plus de «80% des effectifs sont déjà déployés au quartier général de Sevaré et au niveau des trois zones opérationnelles, il n'en demeure pas moins que les troupes sont encore généralement mal équipées». «Les bases militaires et plus globalement la logistique nécessaire à une intervention efficace font défaut, surtout dans un environnement souvent hostile à plusieurs égards», a-t-il ajouté.

La force militaire africaine, le G5 Sahel (G5S), à laquelle participe le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et la Mauritanie, s'est constituée sous les auspices de la France, dans le but de lutter contre le terrorisme dans cette région, en plus des forces françaises et américaines déployées dans cet espace géographique dans le même but.

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L'Algérie, qui s'était opposée à l'intervention de l'Otan en Libye, avait initié, quelques années avant la naissance du G5S, un mécanisme similaire impliquant des pays de la région. Il s'agissait du CEMOC (Comité d'État-major opérationnel conjoint), lancé en avril 2010 et basé à Tamanrasset. Cette structure réunissait, théoriquement, les forces armées des pays sahéliens sous l'égide de l'Algérie. Selon Akram Kharief, consultant algérien dans la défense et la sécurité, si l'Algérie boude le G5 Sahel, c'est justement parce qu'elle considère: «qu'elle est la véritable initiatrice du projet, avec le CEMOC».

L'accord de paix au Mali, issu du processus d'Alger, a été signé en 2015 à Bamako entre le gouvernement malien et la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA). Ce texte prévoit, entre autres, un retour à une vie politique démocratique par l'organisation d'élections libres.

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