Washington a de nouveau rejeté la demande du secrétaire permanent du G5 Sahel, Maman Sidikou, de doter cette force conjointe d'un mandat onusien renforcé, et des ressources nécessaires, pour mener à bien sa mission.
Le refus a été signifié, lors d'une réunion sur la paix et la sécurité en Afrique au conseil de sécurité de l'Onu, par la représentante des États-Unis Amy Noel Tacho, le 23 mai. La diplomate a considéré que l'accord d'Alger était une base efficace pour résoudre la crise dans la région.
«Il faut rappeler notre position de principe concernant une autorisation au titre du chapitre 7 [de la Charte des Nations unies, ndlr] relative à un mandat du Conseil de sécurité ou un recours à des fonds mis en recouvrement, nous n'acceptons aucune proposition allant dans ce sens», a déclaré la diplomate américaine, citée par l'Algérie Presse Service (APS).
Abondant dans le même sens, la diplomate a évoqué l'accord technique conclu entre l'Onu, l'Union européenne et les États membres du G5 Sahel, en décembre 2017. Ce dernier régit le soutien opérationnel et logistique de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), à la Force conjointe du G5 Sahel. «La MINUSMA n'a pas les capacités d'assumer des responsabilités supplémentaires, alors qu'elle s'efforce de se protéger elle-même et d'exécuter son mandat», a déclaré la responsable américaine.
«L'accord d'Alger reste de la plus grande importance à notre disposition pour la stabilité de ce pays», a-t-elle ajouté en soulignant qu'il était important de «ne pas perdre de vue le processus de paix dans ce pays en s'attaquant aux causes profondes du conflit».
Lors de son intervention dans le débat, M.Sidikou a estimé que «la Force est encore loin d'avoir atteint une bonne vitesse de croisière dans la mise en œuvre concrète de sa réponse sécuritaire à la crise qui menace de totalement déstabiliser le Sahel et ses environs».
La force militaire africaine, le G5 Sahel (G5S), à laquelle participe le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et la Mauritanie, s'est constituée sous les auspices de la France, dans le but de lutter contre le terrorisme dans cette région, en plus des forces françaises et américaines déployées dans cet espace géographique dans le même but.
L'accord de paix au Mali, issu du processus d'Alger, a été signé en 2015 à Bamako entre le gouvernement malien et la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA). Ce texte prévoit, entre autres, un retour à une vie politique démocratique par l'organisation d'élections libres.