L'avenir de la Syrie: de quoi ont convenu la Russie, la Turquie et l'Iran

© Service de presse de la présidence  / Accéder à la base multimédiaВстреча президента РФ В. Путина с президентом Ирана Х. Рухани и президентом Турции Р. Эрдоганом
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Lors du sommet tenu mercredi dans la ville russe de Sotchi, Vladimir Poutine, Recep Tayyip Erdogan et Hassan Rohani ont évoqué l'avenir de la Syrie d'après la guerre. Les points clés de cette rencontre à la loupe d'un politologue.

Vacuum de la responsabilité

Le monde actuel s'est habitué à une réflexion de blocs et d'«axes» dans la politique internationale, dont le fameux «axe du mal», dont les composantes n'ont pas cessé de changer. Moscou a appelé, au sens figuré du terme, à construire des «axes de l'ordre» partenaires au lieu de ces «axes du bien et du mal» antagonistes. Il s'agit de coopérer au niveau régional afin de maintenir conjointement la stabilité et le développement progressif dans leurs régions. Telle serait, selon Moscou, la structure d'un monde multipolaire, indique dans sa tribune pour Sputnik le politologue Gevorg Mirzayan, professeur agrégé de l'Université des finances du gouvernement russe.

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La situation qui s'est créée au Proche-Orient, notamment en Syrie, a fait que ce sont Ankara, Moscou et Téhéran qui sont devenus cet «axe de l'ordre» proche-oriental, constate l'analyste, rappelant que cette rencontre à Sotchi avait déjà été qualifiée de «Yalta proche-orientale».

«Le format d'Astana et des acquis sont devenus un instrument efficace de contribution à la paix et à la stabilité en Syrie», ont déclaré les trois dirigeants.

Vainqueurs sur Daech et sur al-Nosra, c'est ce triumvirat qui déterminera le visage de la Syrie d'après-guerre, estime le politologue, soulignant que cette déclaration ne mentionnait pas le format de Genève, mais celui d'Astana.

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Les dirigeants du triumvirat n'ont pas encore résolu toutes les contradictions dans les processus intra-syriens. Ils ont convenu que la création de zones de désescalade était une affaire purement provisoire, pointant que «la création de ces zones ou de toute initiative politique visant à résoudre la crise syrienne ne portera en aucun cas atteinte à la souveraineté, à l'indépendance, à l'unité et à l'intégrité territoriale de la République arabe syrienne». Ils ont en outre réaffirmé que seul le peuple syrien devait décider de l'organisation de la Syrie d'après-guerre et ce lors des pourparlers entre Damas et l'opposition, explique l'expert.

Ce qui reste pourtant à déterminer c'est de quelle opposition il s'agira, prévient M.Mirzayan, expliquant que c'est justement pour cette raison que les parties ont mentionné que la composition du Congrès du dialogue national syrien prévu en décembre prochain à Sotchi sera encore discuté par l'Iran, la Russie et la Turquie.

Le politologue rappelle qu'Ankara reste opposée à la participation des Kurdes aux négociations et le Président Erdogan l'a souligné lors du sommet.

«L'exclusion des éléments terroristes qui s'attaquent à la sécurité nationale de notre pays, à l'unité politique et à l'intégrité territoriale de la Syrie sera la priorité de notre pays», a-t-il déclaré. «Si nous sommes attachés à l'intégrité territoriale de la Syrie, ainsi qu'à l'unité politique de la Syrie, nous ne pouvons pas considérer comme un acteur légitime une bande […] qui tente de diviser le pays», a souligné M.Erdogan.

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La Turquie, comme le rappelle l'expert, veut à la fois la fédéralisation de la Syrie, mais refuse qu'elle se propage sur les régions kurdes, ce qui représente une discrimination ethnique qui ne saura pas trouver sa place dans une nouvelle Constitution du pays.

Consciente de l'importance du dossier kurde pour la Turquie, la Russie pourrait probablement s'en servir à l'avenir pour obtenir d'Ankara la reconnaissance de la légitimité du Président Assad, n'exclut pas Gevorg Mirzayan.

«Quid de l'axe du bien? Pratiquement parallèlement à cette rencontre, la capitale saoudienne Riyad a accueilli un nouveau congrès "opposition syrienne" se préparant à la rencontre de Genève. Comme prévu, ses représentants ont exigé le départ d'Assad», constate le politologue.

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