La résolution imposant de nouvelles sanctions contre Pyongyang, adoptée lundi par le Conseil de sécurité de l'Onu, a été rédigée en conformité avec toutes les exigences de Moscou qui a réussi à en éliminer tous les points portant préjudice aux droits du peuple nord-coréen, a déclaré la représentante du Ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
«Par une courte période de travail sur la résolution, conçus par ses coauteurs comme un instrument d'étranglement des citoyens nord-coréens, nous avons réussi à supprimer des points absolument inacceptables. Toutes les principales exigences de la Russie au texte de la résolution ont été prises en compte, les coauteurs n'ont pas franchi nos lignes rouges», a déclaré la diplomate. —
Mme Zakharova a noté que la Russie a pu enlever le point sur de la déportation des travailleurs migrants, qui va à l'encontre des normes humanitaires ainsi que conserver l'exemption au régime de sanction pour l'entreprise conjointe russo-nord-coréenne à Rasŏn.
«Nous n'avons pas permis l'inclusion dans la résolution des points sur l'interception de force et sur l'inspection des navires en haute mer. Ainsi, nous avons aligné cette partie du texte sur le droit maritime international. De plus, nous avons aligné le point concernant la liste des biens à double usage sur des procédures du comité des sanctions […] Nous avons également retiré du texte les dispositions sur l'embargo sur le pétrole», a-t-elle ajouté.
Le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté lundi à l'unanimité et à l'initiative des États-Unis une nouvelle batterie de sanctions contre la Corée du Nord, interdisant ses exportations de textile et réduisant les approvisionnements en pétrole et en gaz. Cette huitième série de mesures vise à punir ce pays pour l'essai nucléaire du 3 septembre.
Dimanche 3 septembre, la Corée du Nord a annoncé l'essai réussi d'une bombe H destinée à être installée sur les missiles intercontinentaux. Le ministère japonais de la Défense a préalablement évalué la puissance de la charge à 70 kt, ce qui dépasse largement la puissance des bombes atomiques larguées sur les villes japonaises de Hiroshima et de Nagasaki en 1945.
Le président américain Donald Trump a déclaré que Washington était prêt à utiliser «tous les moyens» pour protéger son pays et les alliés, y compris l'arme nucléaire. Séoul a fermement condamné ces essais, alors que Tokyo les a qualifiés de «défi lancé à la communauté internationale».