Quelques jours après la diffusion des informations selon lesquelles ce seraient des moteurs de fusées produits en Ukraine qui auraient permis à Pyongyang de réaliser de remarquables progrès dans le domaine balistique, CNN a diffusé les images de l'interpellation en 2011 de deux «espions nord-coréens» tentant de prendre en photo des schémas secrets à Dniepropetrovsk, en Ukraine.
Pris en flagrant délit, les deux hommes ont été ensuite condamnés à huit ans de prison chacun. Lors d'une récente rencontre avec des journalistes, l'un d'entre eux a partiellement reconnu sa culpabilité, tandis que le second continue à plaider non-coupable. Kiev a en outre rejeté la demande d'extradition des «espions» vers le pays d'origine.
C'est le journal New York Times qui a révélé le 14 août que les engins utilisés lors des derniers essais nord-coréens seraient équipés de moteurs conçus sur la base du RD-250, un moteur qui était jadis fabriqué par une usine de l'ex-Union soviétique dans ce qui est aujourd'hui l'Ukraine. Le journal a fondé ses propos sur des recherches réalisées par Michael Elleman, de l'Institut international des études stratégiques, et sur des informations fournis par les services secrets américains.
Réaction de Kiev
Alexandre Tourtchinov, secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, n'a pas tardé à réagir à cette publication, déclarant que les entreprises de défense et de l'aérospatiale ukrainiennes n'avaient livré ni armements, ni technologies militaires à Pyongyang. Le bureau de construction Ioujmach — où les moteurs en question auraient été fabriqués — a également nié avoir tout lien avec le programme balistique ukrainien.
Le Président Piotr Porochenko a pour sa part invité les auteurs de l'article à «prouver le caractère non fondé des allégations» à l'encontre de Kiev. Ensuite, il a formé un groupe de travail chargé de vérifier les informations publiées par le journal New York Times.
Toutefois, un ancien employé du bureau d'études Ioujnoïe ayant requis l'anonymat a déclaré à Strana.ua que la Corée du Nord aurait pu acquérir des technologies de missiles de cet établissement. Selon la source, les Nord-Coréens auraient pu trouver une «approche informelle» pour les obtenir.