Des plaintes et des accusations lancées par la Turquie contre les députés du Bundestag après que ces derniers ont adopté la résolution sur le génocide arménien, ont rendu perplexe la chancelière allemande Angela Merkel. La chef du gouvernement allemand a exprimé son ressenti ce mardi 7 juin après un entretien avec le dirigeant azerbaïdjanais Ilham Aliyev.
"Sans exception, tous les membres du Bundestag sont élus librement et par conséquent, je trouve les déclarations de la partie turque incompréhensibles", a déclaré Mme Merkel, en notant qu’elle "continuera à plaider en faveur de l'établissement de contacts directs entre Erevan et Ankara".
Jeudi 2 juin, les députés allemands ont adopté une résolution reconnaissant le génocide arménien. Le texte intitulé "Souvenir et commémoration du génocide des Arméniens et d'autres minorités chrétiennes il y a 101 ans" a été adopté à la quasi-unanimité des présents (une voix contre et une abstention).
Indigné par la décision du Bundestag de reconnaître le génocide arménien de 1915, le président turc Recep Tayyip Erdogan a fustigé cette démarche, en prévenant qu'elle ne manquerait pas de se répercuter sur les relations entre Berlin et Ankara.
Le premier ministre turc Binali Yıldırım a accusé "le lobby arménien raciste" de cette mauvaise décision du parlement allemand.
Dans le même temps, selon le Spiegel Online, certains députés allemands se sont plaints d’avoir reçu des menaces et des insultes par courriel ces derniers jours, dans la foulée de l’adoption éventuelle du document susmentionné.
D'après différentes données, un million et demi d'Arméniens ont été exterminés de manière systématique à la fin de l'Empire ottoman. Nombre d'historiens et plus de 20 pays, dont la France, l'Italie et la Russie, ont reconnu qu'il y avait eu un génocide. La Turquie affirme pour sa part qu'il ne s'agissait que d'une guerre civile, doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.