J'ai joint une source au sein du Parti socialiste, qui a préféré rester anonyme. Ce témoin privilégié des derniers événements nous livre sa vision de l'intérieur et ses réactions sans langue de bois.
Ksénia Lukyanova: Quelle est la réaction au sein du PS suite à ce vote et puis sur la déclaration de Jean-Christophe Cambadélis?
Source Anonyme PS : La réaction des militants du Parti Socialistes et des députés vraiment c'est un gâchis. Un gâchis terrible d'en arriver à une division comme celle-ci. Et par rapport à la déclaration Jean-Christophe Cambadélis, la Haute Autorité de la transparence a visiblement pas encore été saisie d'une demande de la part de Monsieur Cambadélis et la petite particularité fait que Monique Iborra qui a été responsable pour le texte a été également une dissidente du PS puisqu'elle a soutenu une candidature autre que celle de Carole Delga au moment des régionales, donc elle aussi c'est une frondeuse. Mais elle a été responsable su texte et elle n'est pas passible aujourd'hui elle n'est pas passible de sanctions devant le PS.
KL: Vous avez dit que quasiment personne n'a lu le texte du vote est-ce que c'est bien vrai?
KL : D'après vous qu'est-ce qu'attend les 24 députés qui ont voté pour?
KL: Est-ce que vous avez déjà eu des retours des députés suite à ce vote, quelqu'un que vous connaissez?
SAPS : J'ai eu des collègues députés qui étaient tristes de cette situation. La plupart de ceux que j'ai pu connaître sont malheureux d'en arriver là, sont malheureux du coup de force, en veulent effectivement parfois à ce qu'on appelle les frondeurs d'avoir poussé les choses loin, mais en veulent pour beaucoup d'entre eux en toute lucidité au premier ministre d'avoir refusé en trois mois d'écouter les choses. Pour vous donner un exemple: quand M. Christophe Sirugue parle des amendements qu'il a proposés aux députés la veille de la réunion de la dernière chance, à ma connaissance il y a très peu de députés qui les ont lus. Donc le lundi soir dans la presse on apprend qu'il y a des amendements de compromis proposés par Christophe Sirugue, la plupart des députés les ont pas eus. Et le mardi matin il y a eu une discussion des socialistes sur ces amendements, il y a eu un vote sur des amendements que personne n'avaient, et en même temps il y avait déjà une convocation d'un conseil des ministres extraordinaire qui devaient statuer sur le 49-3. Donc c'était vraiment un jeu des dupes total ».
KL: Est-ce que d'après vos informations les députés au sein du PS remettent en question les idéaux de la démocratie française après cette situation?
SAPS: Non, absolument pas. Les députés socialistes tous, vraiment tous, quelle que soit leur ligne, sont des démocrates, des républicains, des socialistes. Eux, ne se posent pas cette question-là ».
KL: Mais c'est suite à la réaction du gouvernement?
KL: Donc au sein du PS on pense que la faute tombe sur une seule personne et qui est cette personne?
SAPS: Je ne peux pas parler du nom de mon parti, je suis qu'un militant. Moi je sais que j'en veux énormément à Manuel Valls. Parce qu'il a une volonté de détruire ce qu'est le socialisme. C'est pas anodin, c'est le 10 mai le 49.3 a été choisi le jour d'anniversaire de François Mitterrand, c'est les 80 ans du Front populaire cette année. Et Manuel Valls choisit de faire table rase tout simplement de nos luttes. C'est lui qui est frondeur. C'est pas les députés socialistes. Si le débat avait été jusqu'au bout, il y aurait un vote pour le texte avec les amendements que les députés avaient proposés. Vraiment, j'en suis convaincu. Et il le savait. Et si autrement on n'est pas capable de pouvoir négocier, de pouvoir avoir une majorité, je ne vois pas comment est-ce qu'on peut prétendre représenter la France ou envisager d'être candidat.
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