La droite, qui avait annoncé par avance cette initiative, a usé de cette prérogative bien avant la fin des 24 heures imparties par l'article 49-3 de la Constitution.
"A défaut de majorité, le gouvernement, au pied du mur, fait donc le choix de piétiner les droits du Parlement. Qu'il soit contraint d'engager sa responsabilité sur un projet de loi qui ne comporte plus aucune ambition de réforme témoigne de l'impasse dans laquelle François Hollande a mené notre pays", selon le texte de la motion, transmis à l'AFP.
Pour la droite, ce texte est désormais "contraire aux intérêts de nos entreprises et des salariés": il "se limite à une simple réécriture à droit constant" du code du travail, il ne comporte plus "les quelques mesures d'assouplissements de l'organisation du travail", "le monopole syndical en ressort verrouillé", et il "se contente de codifier" le licenciement économique au lieu de le "sécuriser".
A l'opposé des déclarations du président de la République, les groupes présidés par Christian Jacob et Philippe Vigier considèrent que "la France ne va pas mieux" et "va même moins bien que ses voisins, que ses partenaires et que ses concurrents", étant donné ses niveaux de chômage, croissance, déficit, dette, prélèvements obligatoires.
Pour les députés LR et UDI, "la situation de la France justifie des réformes profondes que le gouvernement est incapable de porter" et "son incapacité justifie la censure de sa politique économique et sociale".
Cette motion de censure "est aussi celle de l'immense majorité de nos concitoyens", plaident-ils, convaincus qu'"à moins d'un an de l'élection présidentielle, les Français, désabusés, désenchantés par quatre années perdues, attendent un véritable sursaut politique".