Le tout dans un calendrier qui ne laisse rien au hasard: au lendemain de cette annonce faite, sur la première chaine de France, devant des millions de téléspectateurs — une première pour le député maire de l'Essonne — l'édile d'Yerres entamait un tour de France, alors que paraissait ce même jour chez Fayard son dernier livre: France, lève-toi et marche.
Ordre: pour rétablissement des frontières nationales, et mise en place d'une politique pénale qu'il estime en adéquation avec les défis auxquels une société contemporaine doit faire face; le candidat prône l'incarcération immédiate des djihadistes de retour au pays ainsi que la déchéance de nationalité pour les binationaux. Une politique sécuritaire avec en point d'orgue le renforcement des effectifs et des moyens alloués aux forces de police et aux forces armées afin de protéger les français. Et pour « NDA » ces mesures doivent venir combler les lacunes laissées par une droite qui, selon lui « a gouverné comme la pire des gauches ».
Justice, pour justice sociale: le député de l'Essonne souhaite mettre l'accent sur la valorisation du travail et la lutte contre l'assistanat, avec un nombre de mesures qu'il adresse à l'ensemble des citoyens, comme par exemple cette promesse d'une augmentation de 10% du salaire net de tous les français: sans toucher au salaire brut, le candidat entend parvenir à ce résultat en venant rogner sur le part des cotisations sociales, jusqu'à les réduire d'un tiers — le tout sans mettre en danger le système social français auquel il se dit fortement attaché.
Il faut dire que son travail en matière de lutte contre la fraude fiscale est reconnu, avec son homologue Alain Bocquet — député Communiste — il est l'auteur d'un rapport d'information parlementaire sur l'évasion fiscale.
Les deux députés estiment entre 60 et 80 milliards d'euros le montant du manque à gagner annuel de l'évasion fiscale pour la France. Et pour parvenir à recouvrir ses dus, ils enjoignent la force publique à l'action contre ce qu'ils nomment un « poison mortel des démocraties », à l'heure où « la France suffoque par excès d'impôt et [où] la révolte gronde parmi un peuple étrillé par la crise et des contraintes internationales sans fin ». Ce travail d'un an, condensé en 235 pages — présenté devant la Commission des Affaires Etrangères de l'Assemblée nationale — avait valu à Nicolas Dupont-Aignan la distinction de député de l'année par Le Trombinoscope.
Nous lui avons, notamment demandé qu'elle était sa conception de la place de la France au sein de l'Union Européenne, bien que Nicolas Dupont-Aignan soit contre l'idée même de remettre en cause l'appartenance du pays à l'Union, il souhaiterait néanmoins que la France, tout comme les autres états membres, ait moins à en subir les directives…
« On va vers le Chaos, c'est l'Union Soviétique à la fin de l'Union Soviétique: toujours plus de Communisme on nous disait, parce que ça ne fonctionne pas comme c'est, mais ça ne fonctionnait pas plus… En vérité ils nous disent toujours plus d'Europe, mais c'est toujours plus de pouvoir pour des gens qui mènent une mauvaise politique: ils ouvrent la porte à la Turquie, nous sommes colonisés migratoirement, ils organisent un nivellement par le bas des conditions sociales avec les travailleurs détachés et donc cette Europe-là va s'effondrer, cette Union Européenne va disparaitre, il faut simplement reconstruire l'Europe: il ne s'agit pas de casser l'Europe, il s'agit tout simplement d'apprendre à travailler ensemble ».
Selon le député, l'Europe d'aujourd'hui est une Europe bien éloignée du modèle escompté par nos aïeux. Une Europe dont il a combattu l'espace Schengen, du traité d'Amsterdam au traité de Lisbonne en passant par le traité de Rome établissant une constitution pour l'Europe et son référendum — en 2005 — pour lequel, contrairement à l'UMP et au PS, il avait appelé à voter « non », dans la ligne d'un idéal gaulliste social, alors incarné par son mentor, Philippe Seguin, qui en 1992 avait déjà acquis une notoriété certaine en s'opposant au traité de Maastricht, et à François Mitterrand ainsi qu'à Jacques Chirac ou encore à Edouard Balladur, tous fervents défenseurs du « oui ».
« J'annulerai les sanctions, je n'y participerai plus, du jour au lendemain. On croit rêver; le Président de la République, François Hollande, va remettre en toute discrétion la légion d'honneur au prince héritier d'Arabie Saoudite qui a décapité 70 personnes — c'est la loi du pays, je ne m'immisce pas dans les affaires de l'Arabie Saoudite — et traite le président Poutine comme si on ne pouvait pas travailler avec lui: qu'on m'explique! On est en pleine incohérence. Donc je veux une relation étroite, d'adulte à adulte avec la Russie, ça ne veut pas dire que je suis d'accord avec tout, mais le président Poutine, comme le président américain, comme le chancelier allemand, doivent être respectés pour ce qu'ils sont: les dirigeants de leurs propres pays et de surcroit nous avons beaucoup à construire avec la Russie. Nous sommes complémentaires sur beaucoup de choses, nous partageons une même civilisation, nous avons donc à travailler avec la Russie — non pas pour exclure les Etats-Unis ou les autres — mais parce que nous avons encore le droit, comme pays libre, de travailler avec qui on veut ».
Si pour Nicolas Dupont-Aignan, plus de place accordée à la Russie dans la diplomatie Française ne rime en rien avec une diminution de la place accordée aux Etats-Unis, il porte néanmoins un regard sévère sur l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, dont la France a rejoint le commandement intégré: promesse de campagne de Nicolas Sarkozy oblige…
Si la plupart des médias tiennent à rappeler au candidat Nicolas Dupont-Aignan son score de 1.78% lors des élections de 2012, ils semblent oublier que s'il n'a rassemblé lors des régionales de Décembre que 6.7% des voix exprimées à Paris — où il était candidat — son parti a pour sa part totalisé 3.81% des suffrages à l'échelle nationale: ce qui, à titre de comparaison, égalise le score d'Europe-Ecologie-Les Verts (3.83%) et dépasse celui du Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon (2.51%) deux partis qui, eux, enregistrent une baisse de leurs résultats électoraux.
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