Nicolas Dupont-Aignan: "Il faut que la France se défende!"

© AFP 2024 Dominique FagetNicolas Dupont-Aignan, President of "Debout la France" (DLF) party and candidate for the regionales election in Ile de France, poses in Paris on October 19, 2015.
Nicolas Dupont-Aignan, President of Debout la France (DLF) party and candidate for the regionales election in Ile de France, poses in Paris on October 19, 2015. - Sputnik Afrique
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Très vite après les attaques de vendredi, François Hollande déclarait l’état d’urgence.

Depuis, il est question d'un amendement à la constitution française qui permettrait notamment de le prolonger de 12 jours à 3 mois. Au-delà de ce qu'il permet dans l'aide au démantèlement des réseaux terroristes, l'état d'urgence a de nombreuses conséquences sur le quotidien des français…

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Les attentats de Paris illustrent la faillite du système de sécurité français
Parmi les mesures prises par les communes, telles que la fouille des sacs à l'entrée des bâtiments publics, celles appliquées à Yerres, commune de l'agglomération parisienne, se démarquent. Il s'agit d'une commune gérée par Nicolas Dupont-Aignan, président du parti "Debout la France", parti politique se revendiquant du gaullisme.

"J'ai mis en place le couvre-feu dans ma commune uniquement pour les enfants jusqu'à 13 ans, pour qu'ils ne traînent pas dans les rues, nous explique Monsieur le Maire. Je l'ai fait symboliquement pour dire: maintenant, ça suffit. Je pense que si le gouvernement avait pris l'état d'urgence plus tôt, avait fait les perquisitions plus tôt, on ne serait pas là.

Je pense que ces mesures sont constructives et aideront à rétablir la situation. Parce que l'état d'urgence, c'est le moyen d'agir vite sans passer par les juges. Déjà, en deux jours, il y a eu plus de 200 perquisitions, c'est-à-dire la capacité à trouver les armes, à arrêter les gens est allée vite et n'est pas passée par des procédures judiciaires interminables."

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"Les contrôles aux frontières sont loin de garantir la sécurité en France"
Pourtant, à la sortie de la séance de questions à l'Assemblée nationale, Nicolas Dupont-Aignan a été plus critique. Il a fait part, notamment de "l'impression qu'une course-poursuite s'est engagée pour parler de mesures sans jamais se poser la question de leur application immédiate. L'enjeu n'est pas de multiplier les annonces mais de tout de suite assigner à résidence, d'incarcérer les gens dangereux".

"On aurait pu prendre les mesures plus tôt, si on avait eu les moyens juridiques, précise Nicolas Dupont-Aignan à l'Agence SPUTNIK. Or, l'état de droit est tellement complexe dans notre pays, les lois ont été tellement compliquées qu'aujourd'hui la police a du mal à agir. C'est l'intérêt de l'état d'urgence qui suspend la procédure judiciaire et qui permet à la police d'agir.

Maintenant, il faut contrôler nos frontières. C'est d'urgence absolue. Et définitivement, il faut mettre fin à Schengen. Il faut absolument qu'on change le fonctionnement de l'Europe. On ne peut pas continuer à avoir des frontières ouvertes."

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"Le rétablissement du contrôle aux frontières n'est qu'une première étape"
Autant les choses sont assez claires quand les discours de François Hollande et des membres du gouvernement se focalisent sur la dimension externe du conflit, sur le rôle de l'Etat islamique en Syrie et sur ce qu'on appelle "la filière belge", autant la nécessité de s'attaquer à la dimension nationale du problème demande une prise de position plus ferme. Nicolas Dupont-Aignan indique "trois impasses" dans le discours du président: ne pas vouloir reconnaître l'urgence d'un retour aux frontières nationales; ne pas prévoir d'abroger les lois Taubira et Dati, qui "ont désarmé l'Etat face à la délinquance"; et finalement, l'impasse totale sur le fanatisme islamique qui a pris racine dans les banlieues". Il considère que le président et le gouvernement agissent comme si ce fanatisme n'existait pas et propose de couper les financements extérieurs, interdire les financements par l'étranger et mettre en place un fonds national de financement des cultes contrôlé par l'Etat et les chefs des différentes religions.

"Je pense qu'il faut expulser les étrangers, exige-t-il, il faut déchoir de la nationalité les binationaux qui ont été en Syrie et qui sont connus pour faits de terrorisme. Il ne s'agit pas de le faire pour tout le monde. Il faut que maintenant la France se défende. On en a assez de la faiblesse du gouvernement. Pour les Français, j'ai proposé de les éloigner du territoire métropolitain et de faire un "Guantanamo à la française", et il faut absolument les arrêter. Quelqu'un qui est allé en Syrie, a combattu la France, il ne peut plus revenir sur notre sol de la même façon. Il doit être arrêté et mis en détention."

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La France, maillon faible face au terrorisme?
Même s'il y a une raison à la rhétorique guerrière utilisée par François Hollande et son gouvernement à la suite des attentats parisiens, doit-on considérer pour autant que la France et les Français soient, d'un point de vue juridique ou philosophique, en guerre? Une chose est certaine, le recours, pour les dirigeants français, à des termes emphatiques facilite la mobilisation de ses troupes… et l'accomplissement de son travail, comme l'a exigé, dans une interview à la Radio "Sputnik", Nicolas Dupont-Aignan, président du parti "Debout la France".

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