Couru d’avance. Après l’échec de la contre-offensive ukrainienne cet été, les langues se délient. Les États-Unis n’auraient jamais exposé leurs propres soldats à une opération de ce type, sans avoir auparavant préparé le terrain, a ainsi admis Ben Hodges, ancien commandant en chef des forces terrestres de l’Otan en Europe.
"Nous n'enverrions jamais de soldats américains pour mener cette attaque sans avoir déjà acquis une supériorité aérienne totale et sans avoir fourni une immense quantité d'équipements d'ingénierie de brèche, etc.", a-t-il ainsi déclaré à la chaîne estonienne ERR.
Ben Hodges a ajouté que les livraisons d’armes occidentales n’avait pas permis à Kiev d’inverser la tendance sur le front, mais ont "seulement suffi à maintenir l'Ukraine dans le combat". Il a admis que des voix au Pentagone avaient critiqué la contre-offensive ukrainienne, considérée comme un échec.
Échec cinglant
De nombreux observateurs ont acté ces dernières semaines l’échec de la contre-offensive de Kiev lancée début juin. Le Président ukrainien VolodymyrZelensky avait lui-même admis que l’opération n’aurait pas de happy-end", en septembre. Plus récemment, c’est le général Valeri Zaloujny qui avait critiqué le déroulement de cette contre-offensive, listant les faiblesses actuelles des forces ukrainiennes dans un entretien au Wall Street Journal.
Les médias occidentaux commencent aussi à changer leur narratif depuis quelques semaines, admettant que la contre-offensive a conduit Kiev dans une impasse, comme le faisait récemment remarquer à Sputnik Florian Philippot, président du parti français Les Patriotes.
Des personnalités comme Elon Musk ont aussi critiqué dernièrement les coûteux efforts ukrainiens pour percer les lignes russes. Au cours d’un canular téléphonique, la Première ministre italienne a pour sa part avoué qu’il y avait "beaucoup de fatigue" dans le camp occidental après cet échec.
L’échec de la contre-offensive pourrait en outre avoir des répercussions politiques. Volodymyr Zelensky semble aujourd’hui assis sur un siège éjectable et la question de sa succession se pose, comme l’a expliqué à Sputnik Larry Johnson, officier de la CIA à la retraite.Valeri Zaloujny pourrait s’avérer un choix crédible pour les Occidentaux, selon l’ancien agent.