Retour de bâton. Les sanctions prises contre la Russie se sont finalement révélées contre-productives pour l’Europe, pesant sur son approvisionnement énergétique, a déclaré à Sputnik François Asselineau, président de l’Union populaire républicaine.
Le sabotage des Nord Stream et la fermeture des vannes par Moscou ont notamment privé l’Europe d’un gaz russe bon marché et facile d’accès, souligne le responsable. Les Européens en sont réduits à acheter ce même gaz russe par l’intermédiaire de l'Azerbaïdjan ou du Pakistan, contournant leurs propres restrictions. Cela fait également l’affaire des États-Unis qui vendent leur gaz de schiste à prix d’or.
"Les sanctions contre la Russie se retournent contre les pays d'Europe, au premier rang desquels l'Allemagne et la France. L’économie allemande fonctionnait avec l'approvisionnement en gaz russe, qui a l'avantage d'être de grande qualité, facilement exploitable, continuellement servi et à un prix tout à fait raisonnable", déclare ainsi François Asselineau.
Berlin paie donc les pots cassés. Mais la France ne fait guère mieux, étant pieds et poings liés par le marché européen de l’électricité. La déliquescence du parc nucléaire français, snobé au profit des énergies renouvelables, participe aussi d’une crise énergétique qui rogne sur le niveau de vie des Français.
"Il a été décidé, notamment sous l'influence des écologistes, que l'électricité produite par le nucléaire n'était pas bonne. Les mauvaises décisions, les mauvaises gestions se sont accumulées pendant une vingtaine d'années avec très peu d'argent, réinvesti dans les centrales nucléaires", explique François Asselineau.
Appauvrissement et course à la dette
Au-delà de la crise énergétique, la France fait face à des phénomènes d’appauvrissements, dus à la conduite de politiques ultralibérales, affirme François Asselineau. L’avènement de l’euro, qui tire en partie sa force de l’industrie allemande, a aussi fait du tort à Paris, qui doit se démener avec une devise trop chère pour la compétitivité intrinsèque de son économie, selon le responsable.
"On voit de plus en plus de mendicité dans grandes villes de France, des sans domicile fixe, des gens qui dorment dans la rue. On voit aussi ça dans beaucoup de villes d'Europe et du monde occidental […] Ce sont les conséquences de la vision ultralibérale de l'économie. Pour la France, c’est aussi une conséquence de l’euro, monnaie cotée sur les marchés internationaux, plus chère que ne le serait le franc", explique-t-il ainsi.
Ironiquement, la Russie sous sanctions n’a donc rien à envier à une économie française en perdition, souligne encore François Asselineau. La croissance et le faible endettement russe ont notamment de quoi faire des envieux à Paris.
"En France, on nous explique que la Russie était dans une situation catastrophique à cause des sanctions. Ce n'est pas vrai. Actuellement, notre endettement public est de 112% du PIB, l'endettement de la Russie est de 15%. La croissance russe est de 2,8%. On aimerait beaucoup avoir un tel taux de croissance, nous sommes plutôt aux alentours de 0,5%", déplore ainsi François Asselineau.
Début octobre, le Fonds monétaire international avait encore revu à la hausse les prévisions de la croissance russe pour 2023, tablant sur 2,2%, contre 1,5% précédemment. La zone euro est pour sa part à la peine, avec une croissance estimée à 0,7%. L’Allemagne est par ailleurs en récession (-0,5%).