Le parc nucléaire français n’en finit plus de sombrer: fissure sur le réacteur de Penly

© Photo Pixabay / distelAPPArathUne centrale nucléaire
Une centrale nucléaire - Sputnik Afrique, 1920, 08.03.2023
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Une fissure a été détectée sur un réacteur nucléaire près de Dieppe. Une anomalie symptomatique de l’état calamiteux du parc nucléaire français, qui a été amputé de plusieurs réacteurs cette année pour cause de maintenance.
Nouveau couac pour le nucléaire français. Une importante fissure a été repérée sur le réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Penly, près de Dieppe, rapporte l’Agence de sûreté nucléaire (ASN) dans un communiqué.
L’anomalie a été détectée près d’une soudure sur une ligne du système d'injection de sécurité, censé refroidir le cœur du réacteur. La taille de la fissure, décrite comme "importante" inquiète les autorités, puisqu’elle s’étend sur 155 mm, soit "le quart de la circonférence de la tuyauterie", précise le communiqué.
Cela pourrait même remettre en cause la sécurité sur d’autres réacteurs du même type, comme l’explique à Libération Yves Marignac, expert en énergie et membre des groupes permanents d’experts de l’ASN.
"Ce qui est nouveau […] c’est la profondeur de la fissure . Le fait que des fissures plus importantes soient possibles pose la question du maintien en fonctionnement des 6 réacteurs de même type P’4 en attendant leur réparation préventive", déclare-t-il.
L’altération, qui pèse sur la sécurité du système de refroidissement du réacteur, n’a cependant pas eu de conséquence sur le personnel de la centrale et sur l’environnement, affirme le communiqué de l’ASN. C’est cependant une épine de plus dans le pied de Penly, dont les réacteurs enchaînent les pépins depuis trois ans. Le réacteur n°1 était déjà à l’arrêt et subit une révision décennale depuis octobre 2021.

Le nucléaire à l’agonie

Cette énième anomalie vient planter un nouveau clou dans le cercueil du parc nucléaire français. Les déboires se sont multipliés ces derniers mois, au point que 29 réacteurs sur 56 étaient à l’arrêt en octobre, la plupart pour maintenance.
Ce fiasco a eu des retombées politiques, puisqu’une commission d’enquête a été créée, pour faire le point sur "la perte de souveraineté énergétique" française. Plusieurs responsables sont passés sur le grill devant les députés, comme l’ancien ministre de l’Économie Arnaud Montebourg.
Celui-ci a notamment dézingué les accords passés par son gouvernement avec les écologistes "sur un coin de table", lesquels ont selon lui porté un coup à la filière nucléaire.
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