Une fuite radioactive détectée près de Lyon
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Un élément radioactif a été rejeté dans les eaux souterraines de la centrale nucléaire du Bugey, près de Lyon. Si EDF se veut rassurant, le parc atomique français traîne sa misère depuis plusieurs mois.
Le secteur nucléaire français n’en finit plus d’inquiéter. Alors que plusieurs réacteurs sont encore à l’arrêt pour maintenance, la centrale de Bugey (Ain) a été victime d’une fuite radioactive. Du tritium a en effet été détecté dans les eaux souterraines de la structure, rapporte l’Autorité de sûreté nucléaire (Asn).
L’élément a été retrouvé dans des proportions jusqu’à huit fois supérieures au seuil normal. L’incident est dû à un débordement de puisard, estime l’institution dans un communiqué. La fuite ne s’est cependant pas répandue hors du site et n’a contaminé aucune nappe phréatique.
"EDF a renforcé le suivi des eaux souterraines et a mené des investigations afin d’identifier l’origine de l’événement. Celui-ci serait dû au débordement, le 10 novembre 2022, de l’un des puisards recueillant les eaux pluviales et des effluents collectés en rétention", explique ainsi l’Asn.
Parc nucléaire à la ramasse
Le parc nucléaire français a été mis à rude épreuve ces derniers mois. En novembre, seuls 27 des 56 réacteurs étaient en état de marche, tous les autres étant en maintenance. Des fermetures qui ont eu un impact direct sur la production d’électricité. En octobre 2022, 20,2 térawattheures étaient ainsi sortis des centrales françaises, contre plus de 30 un an plus tôt.
Au total, 29 réacteurs nucléaires sur 56 sont à l'arrêt en France, d'après les données de production de la journée d'hier. pic.twitter.com/uqJNYg0QMd
— EnergieBot (@energiebot) October 30, 2022
Un sacré handicap au beau milieu de la crise énergétique qui a frappé l’Europe, sevrée de gaz russe. Pour la première fois depuis des décennies, la France a même dû se résoudre à importer de l’électricité. Sur les onze premiers mois de 2022, le pays avait ainsi un solde déficitaire de 14,5 térawattheures avec ses voisins. Une première depuis l’an 2000.
Ce fiasco a entraîné la création d’une commission d’enquête sur "la perte de souveraineté énergétique" française. Ministres, ingénieurs, représentants syndicaux se sont succédés devant l'Assemblée nationale, pour tenter d’expliquer les dérives de la politique énergétique ces dernières années.
Le gouvernement tente depuis lors de redresser la barre. Alors qu’il souhaitait arrêter 14 réacteurs nucléaires en 2018, Emmanuel Macron a désormais retourné sa veste. Le Président français souhaite maintenant construire six nouveaux réacteurs de type EPR2 d’ici 2035, à en croire la feuille de route pour la relance de l'énergie nucléaire dévoilée début février.
#CoupuresElectricite c'est lui.
— Dubief Marc (@DubiefMarc) December 3, 2022
Pourquoi ? La réponse est là 👇#Fessenheim c'est lui.#Astrid c'est lui.#Alstom c'est lui.
Les 14 réacteurs #nucléaire à fermer c'est lui, la loi est d'ailleurs toujours en vigueur. #Macron pic.twitter.com/8WOMHoZuMW