Juste après les négociations avec Xi Jinping en Californie, le Président américain s’est permis une remarque qui a provoqué une forte protestation de Pékin.
Lors d’une conférence de presse tenue après l’entrevue, Joe Biden a été interrogé s’il était prêt, comme il l’avait fait plus tôt cette année, à qualifier le dirigeant chinois de dictateur.
"C'est un dictateur dans le sens où c’est un homme qui dirige un pays, un pays communiste, qui repose sur une forme de gouvernement totalement différente de la nôtre", a répondu le locataire de la Maison-Blanche.
En réagissant, Pékin a jugé cette description "extrêmement erronée", constituant "une manipulation politique irresponsable".
Et d’ajouter que "la Chine s'y oppose fermement", a lancé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mao Ning.
En juin dernier, le Président américain avait fait la même réflexion, juste après le voyage de travail du secrétaire d’État américain en Chine. À l’époque, Pékin s’était aussi opposé à cette remarque "vraiment absurde" qui "ne reflète pas la réalité".
La question épineuse de Taïwan
Les pourparlers entre les leaders chinois et américains ont eu lieu le 15 novembre dans une propriété près de San Francisco.
"Nous avons convenu que chacun d'entre nous pouvait décrocher son téléphone, appeler directement et qu'il serait entendu immédiatement", a affirmé M. Biden, indiquant que la communication entre Pékin et Washington allait devenir meilleure après des années compliquées.
Cependant, le chef de l’État américain a mis en garde son homologue chinois contre les tentatives d’ingérence dans les élections présidentielles programmées pour janvier 2024 à Taïwan.
De son côté, Xi Jinping a fait état de l’absence de projets de réunification avec cette région par la force en 2027 et 2035, note le service de presse de la Maison-Blanche. Auparavant, le dirigeant chinois avait ordonné à son armée de préparer une opération de rattachement de Taïwan vers 2027.
Selon la télévision centrale de Chine, ce dernier a également indiqué à Joe Biden que les États-Unis devraient cesser de fournir des armes à l'île.
Quelques heures plus tard, le dirigeant chinois a assuré lors d’un dîner avec des patrons américains que la Chine était "prête à être un partenaire et un ami des États-Unis". Selon lui, les parties devraient "construire davantage de ponts et de routes pour les interactions entre personnes", et non pas mettre "des obstacles d'ordre divers".