Un autre pays africain rappelle ses diplomates en poste à Israël

Au lendemain de l’annonce faite par le Tchad de rappeler son ambassadeur en Israël, c’est l’Afrique du Sud qui prend aussi une décision pareille. Pretoria dénonce également les remarques désobligeantes de l'ambassadeur israélien dans le pays à l’égard des critiques de l’opération de Tsahal à Gaza.
Sputnik
Le gouvernement sud-africain a décidé de rappeler tous ses diplomates basés à Tel-Aviv pour des consultations sur la situation dans la bande de Gaza, a déclaré ce 6 novembre Khumbudzo Ntshavheni, ministre attaché au bureau du Président sud-africain, à l’issue d’une réunion du cabinet.
"Le cabinet est déçu par le refus du gouvernement israélien de respecter le droit international et les résolutions des Nations unies [...]. Le gouvernement sud-africain a décidé de rappeler tous ses diplomates basés à Tel-Aviv pour consultations", a-t-elle indiqué.
Selon elle, cette décision fait suite à la fermeture par les autorités israéliennes des couloirs humanitaires pendant les frappes aériennes et les bombardements des écoles, des hôpitaux, des ambulances et des civils dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.
"Un génocide est en train d'être commis sous les yeux de la communauté internationale, et cela ne peut être toléré", a réagi la porte-parole.
L’annonce sur le rappel de diplomates sud-africains en poste à Tel-Aviv arrive deux jours après la décision prise par le Tchad de rappeler son ambassadeur en Israël.

Comportement discourtois

Mme Ntshavheni a déclaré que le cabinet avait également pris note des remarques désobligeantes persistantes d'Eliav Belotserkovsky, ambassadeur d'Israël en Afrique du Sud, à l'encontre de ceux "qui s'opposent aux atrocités et au génocide du gouvernement israélien".
"La position de l'ambassadeur d'Israël en Afrique du Sud devient très intenable [...]. Le Cabinet a décidé d'ordonner à Dirco [Département sud-africain des relations internationales et de coopération-ndlr] de prendre les mesures nécessaires par les canaux diplomatiques et les protocoles pour faire face à la conduite de l'ambassadeur d'Israël en Afrique du Sud", a-t-elle souligné.
Elle a insisté que cela se produisait en dépit de la condamnation des actions du gouvernement israélien par les précédents ambassadeurs d'Israël en Afrique du Sud. Selon elle, ces diplomates avaient "clairement indiqué que les actes du gouvernement israélien étaient une répétition de l'apartheid et n'étaient pas différents des actions de l'apartheid".
Auparavant, Pretoria avait exhorté Israël à honorer ses obligations en vertu du droit international et d'assurer la protection des civils dans le cadre de l'action militaire menée dans la bande de Gaza.

Crise au Moyen-Orient

La situation s'est empirée au Moyen-Orient entre Israël et le Hamas le 7 octobre, à la suite d'une attaque de 4.000 roquettes tirées par le Hamas sur Israël dans le cadre de l’opération Déluge d’Al-Aqsa. Israël a ensuite engagé l'opération militaire Épées de fer contre le Hamas et installé un blocus complet de la bande de Gaza pour stopper l'approvisionnement en eau, en nourriture, en électricité, en médicaments et en carburant.
Le bilan du conflit israélo-palestinien s'élève déjà à plus de 10.000 morts dont plus de 9.000 côté palestinien et environ 1.400 côté israélien.
Tsahal poursuit ses frappes contre des infrastructures civiles, dont des hôpitaux et des camps de réfugiés dans la bande de Gaza. D'autant plus que le Premier ministre Benyamin Netanyahou a assuré que la libération des otages israéliens était la seule condition pour l'arrêt de l'opération militaire.
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