"Le Niger, qui produit 7000 tonnes d'uranium pour la France, ne produit lui-même que 15% d'électricité. Il est dépendant de ce qui vient du Nigéria alors qu’il est censé être le pays le plus illuminé du monde avec ce qu'il a comme matière énergétique, de l'uranium. Cela explique aussi pourquoi la France exerce cette politique de garder les pays africains en dessous du seuil de pauvreté et en dessous du savoir pour les personnes qui restent en Afrique. Les doués, les surdoués sont redirigés vers l’Europe, vers la France pour faire les beaux jours des administrations et de la recherche scientifique française et par conséquent interdire tout épanouissement en Afrique", estime Abdelkader Soufi, enseignant-chercheur en géopolitique et politiques de Défense à l’Université de Blida II.
"L'industrialisation de l'Afrique dérange les forces coloniales. Voir de nouveaux acteurs partenaires venir investir en Afrique et permettre aux Africains de développer le secteur industriel et les infrastructures de base et permettre à l'Afrique d'émerger, cela dérange essentiellement et énormément, notamment la France qui vit justement des ressources africaines et de la pauvreté africaine. Et la balance, elle est telle qu'elle est. Si la balance des richesses tend vers l'Afrique, c'est celle de la pauvreté qui va tendre vers la France et vice versa. Donc les Français ne veulent en aucun cas quitter l'Afrique et en aucun cas permettre à l'Afrique de s'épanouir", argumente-t-il.
"En ce qui concerne l'Algérie, il est clair que l'Algérie ne veut pas et ne permet pas qu'il y ait une intervention au Niger et que cette décision est souveraine. D'abord, ça crée un clivage et une guerre qui ne dit pas son nom entre Paris et Alger sur la question de l'intervention au Niger. D'ailleurs, l'Algérie a pesé de tout son poids diplomatique en envoyant son ministre des Affaires étrangères au Ghana, au Nigeria et au Bénin, sachant que ces trois pays composent l'essentiel de la CEDEAO. [...] L'Algérie a réussi à soutirer à la CEDEAO, au sein du sommet de l'UA, du Conseil de sécurité africain, de privilégier la voie pacifique et diplomatique", indique M.Soufi.
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