La médecine nucléaire, un outil performant pour diagnostiquer et traiter plusieurs maladies, notamment, le cancer, pourrait constituer l’un des vecteurs de la coopération de la Russie, experte dans le domaine, et le continent africain, a fait savoir auprès de Sputnik Afrique Musawenkosi Eslom Mdluli, médecin sud-africain.
"C'est une question très importante, car l'Afrique a aujourd'hui particulièrement besoin de la médecine nucléaire. Nous constatons que le nombre de patients atteints de cancer augmente tant sur le continent africain que dans le monde", indique le spécialiste, responsable au sein du groupe Khuphuka Medicals & General Trade.
Hautes technologies
La médecine nucléaire consiste à administrer aux patients, en quantités faibles, des composés contenant des matières radioactives — les radiopharmaceutiques — qui peuvent servir à des fins de diagnostic et de traitement. Cette branche offre un outil de diagnostic non invasif utilisé pour des centaines de pathologies telles que les maladies cardio-vasculaires, les cancers, ainsi que des affections neurologiques.
Récemment, la Russie a proposé à ses partenaires au sein des BRICS une coopération dans le domaine. Le groupe public Rosatom a notamment annoncé être prêt à livrer des radiopharmaceutiques à ses partenaires brésiliens, indiens, chinois et sud-africains.
Création d’infrastructures en Afrique
Les technologies de la médecine nucléaire sur le continent africain pourraient améliorer substantiellement le niveau de vie des patients et avoir un impact positif sur le continent en général, développe Musawenkosi Eslom Mdluli.
"Le problème actuel est le suivant: les personnes qui ont besoin de la technologie de la médecine nucléaire vont à l'étranger pour se faire soigner. Nous devons donc construire toutes ces technologies en Afrique […]. Si l'Afrique dispose de sa propre infrastructure pour l'application de la médecine nucléaire, ce sera positif pour le développement du continent", explique-t-il.
Il évoque les perspectives de la coopération entre la Russie et l’Afrique dans ce domaine, par exemple, la formation des cadres en Russie. "Il y a très peu de spécialistes en médecine nucléaire en Afrique et en Afrique du Sud en particulier. Nous avons besoin de projets communs dans ce domaine", selon le spécialiste. Il ajoute que l’Afrique du Sud "a le plus grand potentiel pour le développement des technologies de médecine nucléaire" sur le continent.