Le ministre russe des Affaires étrangères s’est rendu sur le continent africain pour la quatrième fois en moins d’un an. Pour Moscou, la préparation du prochain Sommet Russie-Afrique de fin juillet était au centre des préoccupations. De nouveaux accords ont été signés avec le Kenya, le Mozambique et le Burundi. Pour Guy Mettan, politicien et journaliste suisse, cet intérêt envers l’Afrique contraste nettement avec l’approche des anciennes puissances coloniales concernant le continent.
"C'est qu'au fond, les Occidentaux, les Européens et les Français aussi en particulier, ne se sont jamais intéressés au point de vue des Africains ou très rarement, et c'est un prétexte pour s'intéresser à eux. Mais en réalité, c'était pour mieux exploiter les matières premières, imposer parfois des gouvernements à leur solde, tandis que je pense que de la part des Russes -qui n'ont jamais colonisé l'Afrique, au contraire qui ont aidé à la décoloniser-, il y a un intérêt. On ne peut pas les soupçonner d'avoir des visées coloniales ou néocoloniales", déclare-t-il.
En Afrique, il y a une volonté de "s'émanciper de cette tutelle" occidentale, indique M.Mettan. Et en favorisant la volonté d'indépendance des pays africains, la Russie est vue par les États-Unis et leurs alliés "comme un adversaire à abattre".
Interrogé sur l’initiative africaine de paix en Ukraine, l’homme politique suisse estime que "c'est une manière de faire entendre la voix de l'Afrique, une voix pacifiante". Et d’ajouter: l'"Afrique rejaillit sur la scène politique internationale de cette façon-là. Pour moi, c'est aussi un signe de ce basculement qui est en train de s'opérer" dans le monde.
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