Nord Stream: le journaliste Seymour Hersh dit ne pas avoir tout révélé

Le journaliste américain Seymour Hersh déclare disposer d’autres informations sur le sabotage des Nord Stream orchestré par Washington, en lien avec son enquête. Cependant, il ne peut pas les rendre publiques "pour protéger les gens" qui lui en parlent.
Sputnik
Après ses révélations ayant eu l’effet d’une bombe concernant la destruction des Nord Stream, le journaliste américain Seymour Hersh avoue avoir des informations supplémentaires.
"Biden a autorisé la destruction [des gazoducs]. Et les personnes impliquées savent ce qu'il a fait", a réaffirmé le lauréat du prix Pulitzer auprès de eXXpress. "J'en sais beaucoup plus que je veux en dire. Mais je dois protéger les gens qui me parlent", a-t-il lancé.
Selon ses dires, la version sur l’implication d’un groupe pro-ukrainien dans cet acte de sabotage, diffusée par certains médias occidentaux, est complètement fausse:
"L'histoire d'un yacht qui aurait été utilisé pour de la plongée sous-marine: c'est tellement stupide, c’est incroyable. C'est une histoire folle sans sources."

Les États-Unis et la Norvège dans le collimateur

Dans son enquête publiée début février, Seymour Hersh a déclaré que des plongeurs de l’US Navy avaient posé des explosifs sur les conduites de gaz pendant les exercices Baltops 2022 de l’Otan, l’été dernier. L’opération s’est tenue, dit-il, avec le concours de spécialistes norvégiens, qui ont actionné les engins explosifs fin septembre.
Le Président Joe Biden a pris la décision de faire exploser les Nord Stream après neuf mois de discussions au sein de l’administration américaine, d’après le journaliste.
Un mois après ses révélations, le New York Times et le journal allemand Die Zeit ont publié des articles sur une piste ukrainienne. Celle-ci a été niée par Kiev et largement critiquée par Moscou, ainsi que par nombre d’analystes et d’hommes politiques pour son absence de fondement et pour l’incapacité technique de l’Ukraine d’organiser et réaliser un tel sabotage.
Depuis la destruction des gazoducs, la Russie insiste sur la tenue d’une enquête internationale ouverte, à laquelle elle souhaite participer. Cependant, l’Occident ne l’autorise pas. Le Danemark, la Suède et l'Allemagne disent mener leur propre enquête et promettent d’en communiquer les résultats sans inclure Moscou dans les investigations.
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