Moscou: les événements en Géorgie ressemblent au coup d’État ukrainien de 2014

La situation autour du projet de loi sur les agents étrangers en Géorgie semble être un prétexte pour changer le pouvoir par la force, estime le chef de la diplomatie russe. Ce dernier trace un parallèle entre les protestations dans la capitale géorgienne avec les manifestations qui ont débouché sur un coup d’État à Kiev en 2014.
Sputnik
Les actions de protestation en cours en Géorgie rappellent les manifestations pro-européennes survenues à Kiev il y a une dizaine d’années et ayant provoqué le renversement des autorités légitimes, a estimé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Des opposants au projet de loi géorgien sur les agents étrangers intitulé Sur la transparence de l’influence étrangère, sont descendus dans les rues de la capitale, Tbilissi. Lors de ces manifestations, émaillées de violences, une foule de plusieurs milliers de protestataires ont tenté de prendre d’assaut le Parlement.
"Cela ressemble beaucoup à Euromaïdan à Kiev [les événements ayant conduit à un coup d’État en Ukraine en 2014, ndlr]. Sans aucun doute, cette loi encadrant l’enregistrement des ONG financées depuis l’étranger à la hauteur de 20% de leur budget, est un prétexte pour tenter de changer de pouvoir par la force", a-t-il déclaré lors d’une interview à Pervy Kanal.
En plus de cela, la réaction du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, à cette situation fait preuve d’une "hypocrisie flagrante", poursuit le ministre.
"Bien que plusieurs pays européens aient des normes encore plus sévères dans ce domaine […], M.Borrell a déclaré que cette loi […] contredisait les valeurs européennes et bloquait l’adhésion de la Géorgie à l’Union européenne. En gros, c’est une hypocrisie évidente", a noté Sergueï Lavrov.
D’après lui, ce projet de loi n’est rien comparé aux lois en vigueur aux États-Unis, en France, en Inde ou en Israël. "La violation d’une loi ad hoc aux États-Unis est passible d’une amende allant jusqu’à 250.000 dollars et jusqu’à cinq ans de prison dans le cadre d’une enquête pénale", a souligné le ministre.
Or en Géorgie, l’amende prévue est "incomparablement inférieure, soit 9.000 dollars, et aucune poursuite pénale", a ajouté M.Lavrov.

Un texte qui divise

Le parlement géorgien a adopté le 7 mars en première lecture le projet de loi Sur la transparence de l’influence étrangère qui propose de répertorier les ONG, médias et individus bénéficiant de financements en provenance d'États étrangers.
Les représentants du parti au pouvoir Rêve géorgien, disposant d’une majorité au parlement, ont annoncé leur intention de soutenir le projet. Si la Présidente Salomé Zourabichvili oppose son veto, les députés se proposent de l’ignorer.
Les opposants estiment que l’adoption de la loi éloignera le pays de l’Union européenne. Plusieurs rassemblements organisés dans les jours qui ont suivi, ont donné lieu à des échauffourées avec les forces de l’ordre.
Le matin 9 mars, ce projet de loi a été retiré.
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