Après les séismes, Ankara envisage des avions russes comme alternative aux F-16

La Turquie, dont les priorités ont sensiblement changé après les séismes dévastateurs, pourrait renoncer à l’achat de F-16 en faveur d’avions russes ou européens. La construction du hub gazier demandera elle aussi des investissements russes, selon un conseiller du Président turc pour la politique étrangère.
Sputnik
Les séismes dévastateurs du 6 février forcent la Turquie à revoir ses projets concernant l’achat d’avions de chasse américains F-16 et la construction du hub gazier.
Ankara pourrait envisager leur remplacement par des avions russes ou européens, selon Cagri Erhan, membre du Comité présidentiel turc pour la sécurité et la politique étrangère.

"J’estime qu’après les séismes la Turquie renoncera à la demande de F-16 parce que le coût est de 20 milliards de dollars", a-t-il confié à Sputnik.

Des avions russes envisagés

Selon lui, le gouvernement turc a commis une erreur en demandant à Washington des F-16 que le Congrès refusait de livrer "sous un prétexte indéterminé" et qui étaient "obsolètes et non compétitifs en comparaison avec d’autres avions".
"La Turquie doit immédiatement changer d’avis sur les F-16… Il y a actuellement d’autres opportunités, notamment l’avion chinois qui a été remis au Pakistan, des avions russes, ainsi que le chasseur Eurofighter", a fait savoir M.Erhan.
Exclue par l’administration Trump du programme F-35, dont elle était l’un des partenaires, pour avoir acquis et mis en service des systèmes russes de défense aérienne S-400 "Triumph", la Turquie a demandé aux États-Unis de lui livrer 40 chasseurs-bombardiers F-16 "Viper" [soit la dernière version de l’appareil développé par Lockheed-Martin] ainsi que 80 kits pour porter d’anciens appareils de ce type à ce nouveau standard.

"Tout dépend des investissements"

Cagri Erhan a également évoqué les négociations entre les consommateurs et les fournisseurs sur le hub gazier qui avaient été suspendues après les séismes. Fixées pour les 14 et 15 février, elles ont été préalablement reportées au 22 mars.
"Les négociations sur le hub ont été suspendues, car beaucoup a changé en Turquie après les séismes. Toutes les priorités ont changé. En principe, c’est oui [le hub est avantageux pour la Turquie, ndlr], mais à l’heure actuelle nous n’avons pas d’argent pour le construire. Si la Russie en a, commencez à le construire. Tout dépend des investissements", a-t-il déclaré.
Un hub gazier turc a été évoqué pour la première fois en octobre dernier, deux semaines après le sabotage des gazoducs Nord Stream.
Vladimir Poutine a alors déclaré que les livraisons de gaz pourraient être compensées par leur déplacement dans la région de la mer Noire. Selon lui, ce hub pourrait servir à livrer d’autres pays, notamment en Europe.
La Turquie a donné raison à cette idée et les dirigeants des deux pays ont chargé les ministères et services concernés de se mettre à la tâche.
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