La Russie joue "son existence même" sur le dossier ukrainien selon François Asselineau

Contrairement aux États-Unis, la Russie défend les conditions de sa survie à travers le conflit ukrainien, explique à Sputnik François Asselineau, président de l'Union populaire républicaine. Un défi existentiel qui a cependant permis à Moscou de multiplier les rapprochements.
Sputnik
Alors que Vladimir Poutine a de nouveau fustigé la volonté occidentale de "détruire la Russie" dans sa récente allocution, le pays joue bien sa survie dans le conflit en cours, a affirmé à Sputnik François Asselineau, président de l'Union populaire républicaine (UPR).
Face à la menace de l’Otan et aux discours prônant son "démantèlement", la Russie est en effet dans une position bien plus inconfortable que les États-Unis ou l’Europe, estime le candidat malheureux aux dernières présidentielles.
"La Russie défend son existence même. Elle veut déjouer les plans de madame Nuland (sous-secrétaire d'État américaine, ndlr) qui vise au démantèlement du pays. Pour Moscou, c'est un conflit de nature existentielle. C’est très différent pour les États-Unis et l'Europe occidentale. C’est même l'Otan qui ne cesse d’avancer en Ukraine", affirme-t-il.
Face à ces enjeux, Moscou est néanmoins parvenu à resserrer des liens diplomatiques avec d’importants partenaires comme Pékin ou Ankara, ajoute François Asselineau. À rebours du narratif occidental qui décrit la Russie comme isolée.
"Si l’Otan ne parvient pas à ses fins, ce qui résultera de ce conflit sera quand même un formidable rapprochement de la Russie avec la Chine, l'Inde et l'Afrique du Sud, au sein des BRICS. Il y a aussi un rapprochement assez inattendu avec la Turquie. Contrairement à ce qu'on nous explique en Occident, les Occidentaux sont assez isolés dans cette affaire", affirme le patron de l’UPR.
Ces liens tissés pourraient selon lui mettre à mal l’hégémonie du dollar et la prééminence mondiale des États-Unis sur l’économie.

Résilience russe, inflation européenne

Alors que le FMI a une nouvelle fois revu à la hausse ses prévisions de croissance pour la Russie, François Asselineau déplore encore que les pays occidentaux aient sous-estimé la "résilience du peuple russe" face aux sanctions. Une habitude pour un pays "souvent un peu sous-estimé, un peu méprisé", selon lui.
Côté français en revanche, les conséquences économiques du conflit restent en travers de la gorge. Outre la crise énergétique, les ménages doivent en effet se coltiner une inflation salée, particulièrement sur l’alimentaire, déplore le responsable politique.
"Si vous parlez avec la ménagère qui va faire ses courses en France, elle vous dira qu'il n'y a pas seulement 6% d'inflation. Elle vous dira, j'en porte témoignage, qu'on est plutôt aux alentours de 25, parfois 30% d’augmentation sur les produits alimentaires. Le prix du beurre, des fruits, des légumes, de la viande, tout ça a augmenté de façon très importante".
Et le patron de l’UPR de glisser une dernière pique à propos du ministre français de l’Économie, Bruno le Maire, qui souhaitait faire plier Moscou sous les sanctions mais aura plutôt provoqué "l'effondrement de l'économie française"…
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