Donbass. Opération russe

Les chars Abrams sont trop complexes à entretenir pour Kiev, selon le Financial Times

Washington a sans doute fait une erreur en livrant à l’Ukraine des chars Abrams trop compliqués à entretenir, soutient le Financial Times.
Sputnik
Les États-Unis ont-ils fait un cadeau empoisonné à Kiev en lui fournissant des chars Abrams? C’est en tout cas l’hypothèse que soulève le Financial Times, qui souligne que les blindés livrés sont loin d’être facile à entretenir.
Déjà à l’œuvre pendant la guerre du Golfe, les M1 Abrams avaient alors donné du fil à retordre aux tankistes, qui devaient constamment enlever le sable du moteur à turbine, rapporte le quotidien. Ce même moteur pourrait désormais poser quelques soucis aux forces ukrainiennes, car il ne fonctionne pas au diesel, comme le moteur du Leopard allemand, mais bien au kérosène comme les avions.
Un moteur difficile à dompter, qui demandera une formation plus longue que pour les Leopards aux soldats ukrainiens. Ceux-ci sont en effet habitués aux moteurs diesel, qui dominent dans leur flotte de chars, issus souvent de l’époque soviétique.
"Savoir réparer une Volkswagen Beetle ne vous dit pas nécessairement comment réparer une voiture de course F1. Un moteur à turbine à gaz obtiendra une accélération très élevée en échange d'une consommation de carburant très élevée mais a aussi un comportement très capricieux", déclare ainsi au Financial Times Stephen Biddle, chercheur au Council on Foreign Relations.
Pas forcément ce que réclamaient les forces ukrainiennes, qui ont besoin de blindés efficaces ne nécessitant pas un entretien aussi lourd. Certains pays n’ont pas besoin d’une "Cadillac de la défense", mais seulement d’armements "suffisamment bons" pour être déployés sans tracas, souligne ainsi le Financial Times.

"Il y a un penchant du Pentagone pour acheter les systèmes de défense les plus exquis. Mais d'autres pays ont juste besoin de quelque chose qui puisse faire le travail", résume Josh Kirshner, directeur de Beacon Global Strategies, société de conseil stratégique.

Carburant et pièces de rechange

Outre sa complexité, le moteur à turbine des Abrams nécessite donc un approvisionnement en kérosène, avec son réservoir d’une contenance de 500 gallons (près de 1.900 litres). Un carburant bien plus difficile à trouver que du simple diesel.
Enfin, les réparations sur les Abrams nécessiteront un apport régulier de pièces de rechange. Or, le réseau d’approvisionnements se trouve aux États-Unis, bien plus loin que pour les pièces de rechange des Leopards, rappelle le Financial Times.
Le 25 janvier, les États-Unis avaient pris la décision de livrer une trentaine de chars Abrams à l’Ukraine. L’Allemagne avait suivi, annonçant l’envoi de chars Leopards.
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