Souvent attaqué pour avoir fait de l’immigration un angle mort de sa politique, Emmanuel Macron semble désormais vouloir prendre le taureau par les cornes. Le Président français a ainsi annoncé qu’un projet de loi sur l’asile serait déposé début 2023, pour mettre fin à une "politique absurde" en la matière.
Mais le dirigeant ne s’est pas fait que des amis en proposant de mieux répartir les étrangers accueillis en France, en les installant notamment "dans les espaces ruraux, qui eux, sont en train de perdre de la population".
Une déclaration qui n’a pas plu à tout le monde. Éric Zemmour, candidat malheureux à la dernière présidentielle, y a surtout vu le symbole d’un Grand Remplacement et d’un changement de population à l’œuvre en France.
Marine Le Pen a, pour sa part, accusé Emmanuel Macron ne pas faire appliquer la loi. L’ex présidente du RN a déclaré sur Twitter que les étrangers en situation irrégulière devaient être expulsés, et non recasés dans les campagnes.
Même colère chez Hélène Laporte, vice-présidente de l'Assemblée nationale (RN), qui a reproché aux politiques de laisser les campagnes à l’abandon et de vouloir aujourd’hui les repeupler avec des migrants.
Par son projet de loi, Emmanuel Macron entend également serrer la vis sur les reconduites à la frontières. Les débats sur l’application des fameuses OQTF (obligations de quitter le territoire français) refont, en effet, régulièrement surface.
Les migrants mis au vert
Des tentatives de déplacer des migrants à la campagne ont déjà eu lieu par le passé. Elles rencontrent souvent l’hostilité des habitants. C’est notamment le cas à Callac (Côtes-d'Armor) où une famille fortunée entend favoriser l’installation de migrants en centre-ville, au grand dam de certains.
Début 2021, l’État avait déjà évoqué l’idée de déplacer les demandeurs d’asile d’Ile-de-France en province, provoquant déjà la colère de la droite et de certains élus locaux.