L'Union du Maghreb arabe (UMA) fait face de nouveau à une dure épreuve en raison des tensions entre le Maroc et la Tunisie. Structure régionale africaine, économique et politique, fondée en 1989, l'UMA, qui siège à Rabat, réunit les cinq pays du Maghreb.
Mais aujourd’hui, lorsque les différends entre l'Algérie et le Maroc, notamment sur le Sahara occidental, l'affectent déjà fortement, RFI s'interroge sur la capacité de l'Union à survivre à cette nouvelle crise.
"Surpris par une nouvelle crise"
Qualifiant d'acte d’hostilité à son encontre la réception par le Président tunisien du chef du Front Polisario, Rabat étudierait notamment la possibilité de suspendre l’accord de libre-échange maroco-tunisien. Brahim Ghali est en effet considéré par le Maroc comme le chef d’une "milice séparatiste".
Les deux pays ont également chacun rappelé leur ambassadeur. La société civile des deux pays est également secouée par cette passe d'armes.
"Nous nous apprêtons à ce que la Tunisie mène la médiation entre Alger et Rabat, et nous voilà surpris par une nouvelle crise", a regretté le secrétaire général de l'Union du Maghreb arabe, Taieb Baccouche, cité par RFI.
Un cloisonnement entre les pays membres?
À son initiative de réunir les ministres des Affaires étrangères des cinq pays membres de l'UMA afin "d’élaborer un plan de paix pour la Libye" et de tenir "des réunions bilatérales pour discuter des différences", seuls deux pays ont répondu. Ce sont la Mauritanie et la Libye.
"Chaque pays est absorbé par ses propres problèmes et s'occupe moins des questions régionales", a-t-il décrit, sans cacher son impuissance face à cette crise des relations diplomatiques. Elle oppose, d'une part, le Maroc et la Tunisie, et de l'autre, le Maroc et l'Algérie.
Selon plusieurs observateurs, l'état actuel des relations diplomatiques entre ces trois États met l'Union dans un état de "mort cérébrale", relate RFI.