Appel de Mohammed VI à Alger: le parti au pouvoir au Maroc prêt à passer à l'action

Le Parti de la justice et du développement, au pouvoir au Maroc, a annoncé le 10 novembre sa volonté de rencontrer des responsables de partis politiques algériens, dans le but d’accompagner l’élan de la politique de la main tendue du roi Mohammed VI à l’égard d’Alger, pour relancer les relations bilatérales sur des bases saines.
Sputnik

Dans la lignée du discours du 6 novembre du roi du Maroc, dans lequel Mohammed VI a appelé l'Algérie à un dialogue «franc et direct», le Parti de la justice et du développement (PJD) qui dirige la majorité au parlement marocain, a annoncé dans un communiqué le 10 novembre lors d'une réunion de sa direction présidée par Saâdeddine El Othmani, le secrétaire général du parti et le Premier ministre du pays, son intention de nouer des contacts avec des responsables de partis politiques algériens pour accompagner l'appel du souverain marocain.

Selon le communiqué, le secrétariat général du PJD a expliqué que sa démarche auprès des partis politiques algériens consiste à «chercher des solutions dans le but de normaliser les relations bilatérales et de dépasser tous les différends qui empêchent l'évolution de la coopération entre les deux pays».

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Pour rappel, Saâdeddine El Othmani, à l'époque ministre des Affaires étrangères du royaume chérifien, s'était rendu en Algérie en janvier 2012 et avait rencontré le président Abdelaziz Bouteflika.

Le 6 novembre, à l'occasion du 43e anniversaire de la Marche verte, dans son discours à la nation, le roi Mohammed VI a proposé aux autorités algériennes de relancer les relations bilatérales en créant un «mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation» destiné à permettre de régler les différends entre les deux pays. Les autorités algériennes n'ont pas encore réagit officiellement à la proposition marocaine.

L'Algérie «ne répondra pas» au roi du Maroc qui a appelé à un dialogue «franc et direct»
Deux observateurs algériens de premier rang considèrent la proposition marocaine comme une chance inouïe pour rebâtir les relations entre les deux pays et relancer la construction du Maghreb arabe. En effet, Halim Benatallah, ancien secrétaire d'État auprès du ministre algérien des Affaires étrangères chargé de l'émigration, a affirmé le 8 novembre au site d'information Algerie patriotique que le discours de Mohammed VI est «un tournant positif», du fait que ce dernier ne considère plus l'Algérie comme un «pays ennemi» mais comme un «partenaire qui a les clés de la région du Maghreb».

L'appel du roi du Maroc vise une «victoire collective» des Algériens et des Marocains
M.Benatallah a encore soutenu que son optimisme n'était pas fortuit, car «pour la première fois, le roi du Maroc se dit disposé à ouvrir le dialogue avec l'Algérie sur toutes les questions en suspens, dont celles des frontières, de la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue, alors que, dans le passé, ses plaidoiries se limitaient à la seule revendication de la réouverture des frontières terrestres», fermées depuis 1994.

Pour sa part, Maheiddine Amimour, ancien ministre algérien de l'Information, considérant que le dialogue entre l'Algérie et le Maroc est «inéluctable», a déclaré au même média que la première démarche à envisager est «une rencontre à huis clos» entre les deux pays «pour examiner les principales sujets de discorde et d'éviter les discours de courtoisie et les rencontres protocolaires qui ne font pas avancer la cause».

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