Depuis le discours de du roi du Maroc Mohammed VI le 6 novembre appelant les autorités algériennes à refonder les relations bilatérales entre les deux États sur des bases plus saines, une polémique fait rage dans les médias des deux pays suscitée par le silence qu'Alger observe encore face à la proposition du souverain marocain, jugée par certains observateurs algériens comme historique.
Selon ce journal algérien, citant une source diplomatique, c'est la «proximité des pourparlers [directs entre Rabat et le Front Polisario sur la résolution du conflit au Sahara occidental, ndlr] de Genève qui serait la seule motivation d'une telle proposition». L'Algérie «dans sa politique étrangère veille au respect du principe du bon voisinage, mais défend d'un autre côté les justes causes!», a-t-il encore ajouté.
Évoquant le froid qui couvre les relations bilatérales entre les deux pays, le média a rappelé que «ce n'est pas la première fois qu'Alger décline l'offre de dialogue pour une remise à plat des divergences bilatérales». «Le roi Mohammed VI, depuis son intronisation, n'a en effet eu de cesse de tendre la main à Alger en vue d'une normalisation», a-t-il encore soutenu en soulignant que «ce n'est pas de cet œil que semble le voir un régime algérien haineux non seulement envers le Maroc, mais aussi tous les pays du voisinage ou presque, qui se plaignent d'ailleurs de son inimitié viscérale».
Contrairement à ces attaques par médias interposés, deux observateurs algériens de premier rang considèrent la proposition marocaine comme une chance inouïe pour rebâtir les relations entre les deux pays et relancer la construction du Maghreb arabe. En effet, Halim Benatallah, ancien secrétaire d'État auprès du ministre algérien des Affaires étrangères chargé de l'émigration, a affirmé le 8 novembre au site d'information Algerie patriotique que le discours de Mohammed VI est «un tournant positif», du fait que ce dernier ne considère plus l'Algérie comme un «pays ennemi» mais comme un «partenaire qui a les clés de la région du Maghreb».
Pour rappel, le 6 novembre, à l'occasion du 43e anniversaire de la Marche verte, le roi Mohammed VI a proposé, dans son discours à la nation, aux autorités algériennes de relancer les relations bilatérales en créant un «mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation» destiné à permettre de régler les différends entre les deux pays. Les autorités algériennes n'ont pas encore réagit officiellement à la proposition marocaine.