Qui d’Alger ou de Rabat organisera la conférence africaine sur la migration?

Alger et Rabat sont en compétition pour décrocher l’organisation, fin 2018, de la deuxième conférence africaine sur la crise migratoire. Deux dirigeants de l’ONG Parlement africain de la société civile, responsable de cet événement, se sont prononcés sur le choix du pays hôte.
Sputnik

L'organisation de la 2e conférence internationale de l'ONG Parlement africain de la société civile (PASOCI) consacrée à la crise migratoire, prévue fin 2018, fait l'objet d'un match diplomatique serré entre l'Algérie et le Maroc. Les deux pays, qui se livrent une course pour le leadership au Maghreb et en Afrique en général, multiplient les efforts, depuis quelques semaines, pour accueillir l'évènement, selon le site d'information marocain Yabiladi.

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Dans cette bataille, le Maroc a réussi à gagner l'appui du secrétaire général de l'ONG lui-même, le Togolais Koffi Fiagbedou. La «réunion se tiendra à Rabat au Maroc du 18 au 22 décembre 2018 et regroupera toute la société civile africaine dans un même creuset et pas seulement les ONG ayant le statut ECOSOC [Conseil économique et social, ndlr] des Nations unies», a souhaité, le 13 août, M.Fiagbedou dans un entretien accordé au site d'information Malijet. «Le thème choisi pour cette deuxième édition à Rabat est "Migration et Développement" et sera dédiée à feu Mohammed V [le grand père de l'actuel roi du Maroc Mohammed VI, ndlr], libérateur et père fondateur de l'OUA [l'Organisation de l'union africaine devenue l'Union africaine (UA), ndlr]», a-t-il ajouté.

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Selon une source autorisée citée par Yabiladi, le Maroc a toutes ses chances d'organiser ce deuxième rendez-vous continental du PASOCI pour lequel il «a montré un intérêt particulier». «C'est logique, sachant que le roi Mohammed VI a été désigné, en janvier 2017, par ses pairs de l'Union africaine leader de [la lutte contre, ndlr] la migration», a-t-elle rappelé.

Face à Rabat, Alger a, pour sa part, rallié à sa cause le Guinéen Yves Magloire. Lui aussi membre du PASOCI, et qui a été l'organisateur, en décembre 2017, à Conakry, la capitale de la Guinée, de la première conférence de l'ONG sur la crise migratoire.

«L'Algérie est l'un des pays qui a le plus d'expérience sur le mouvement migratoire», a déclaré M.Magloire, le 31 juillet, lors d'une cérémonie organisée à Conakry,

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selon l'Algérie Presse Service (APS). «C'est pourquoi le Parlement africain de la société civile a eu confiance pour désigner l'Algérie [comme candidate, ndlr] pour abriter la deuxième édition», a-t-il lancé.

Selon l'APS, «la Guinée a passé le témoin à l'Algérie par le canal de l'ancien représentant-pays du Parlement africain de la société civile, Yves Magloire». L'organisation de cet événement «permettrait à l'Algérie de redorer son image auprès des Africains», notamment après les accusations concernant les expulsions massives de migrants subsahariens «dans des conditions inhumaines», selon la même source.

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Le 12 août, le site d'information algérien Algerie patriotique a affirmé que «l'Algérie, la Libye et la Tunisie ont refusé de mettre en place de tels centres [des centres de rétention de migrants, ndlr] tandis que le Maroc semble avoir négocié une telle option en échange d'aides financières». Selon le média, Rabat justifie les déplacements de migrants vers le sud par le fait de leurs assurer «de meilleures conditions de vie».

Dans ce cadre, lors d'une réunion le 11 août en Andalousie, dans le sud de l'Espagne, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez et Angela Merkel ont estimé qu'il était nécessaire que l'Union européenne apporte un plus grand soutien au Maroc dans sa lutte pour le contrôle des flux migratoires.

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