Les USA auraient livré des armes au Maroc, y aurait-il un plan conjoint pour le Sahara?

Selon les quotidiens Al Massae et Akhbar Al Yaoum, le Maroc aurait reçu des armes sophistiquées des USA. Il aurait conclu des contrats pour d’autres équipements qui seront livrés prochainement. Selon le site algérien Algeriepatriotique, ces livraisons montrent que les États-Unis soutiennent le plan marocain d’autonomie du Sahara occidental.
Sputnik

Les Forces armées royales marocaines (FAR) auraient reçu des équipements militaires sophistiqués en provenance des États-Unis. C'est ce qui ressort des informations rapportées par des médias locaux, dans leurs éditions du 10 juillet. Ils affirment que ces armes ont été acheminées vers la base des FAR à Nouaceur dans la région de Casablanca. Le média Akhbar Al Yaoum a fait état d'un autre contrat, qui serait fraîchement conclu avec les USA, pour l'acquisition de missiles sol-mer antinavires et air-mer antiradar.

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Les accords et les contrats pour l'achat d'équipements militaires signés par le général Abdelfattah Louarak, l'inspecteur général des forces armées royales, avec plusieurs partenaires dont les États-Unis, commenceraient à se concrétiser, a affirmé le journal Al Massae. Après la réception des tanks Abrams, les FAR se seraient dotées de nouvelles armes lourdes, notamment des chars blindés FAP, selon des sources bien informées citées par le quotidien. Ces dernières auraient affirmés que les blindés ont été acheminés vers la base de l'armée marocaine, à Nouaceur, dans la région de Casablanca. Des missiles, sophistiqués et modernes, devraient être livrés prochainement au Maroc et serviraient à armer les avions de chasse de type F-16 de l'armée locale.

Toujours selon ces même sources, l'inspecteur général des forces armées royales aurait conclu d'autres contrats concernant l'achat d'avions de chasse et de leurs armes spécifiques, dont feraient partie les missiles air-air. Des hélicoptères Apache et des lances missiles air-air sont également concernés.

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De son côté, le quotidien Akhbar Al Yaoum a rapporté, citant des sources bien informées, que l'armée marocaine aurait conclu un contrat d'achat de missiles sol-mer antinavires américains puissants et d'une portée maximale importante. Ces missiles auraient été conçus pour cibler des objectifs marins sans être lancés à partir de plateformes spécifiques, équipées de batteries fixes ou mobiles. Ils sont également susceptibles d'être montés sur les bombardiers F-16.

Selon les mêmes sources citées par le quotidien, les FAR seraient équipées d'autres missiles tactiques de la famille air-mer conçus pour la destruction de radars.

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Commentant ces informations, le site d'information algérien Algeriepatriotique, évoquant la crise financière frappant le royaume chérifien, se pose la question sur l'origine des fonds qui ont permis de payer ces armes américaines coûteuses. «Le Maroc n'ayant pas les moyens d'équiper son armée avec du matériel sophistiqué, qui plus est de fabrication américaine, donc excessivement cher, la question se pose de savoir qui a mis la main à la poche», a écrit le journal dans son édition du 10 juillet. «Elle se pose avec d'autant plus d'acuité que le principal bailleur de fonds du régime monarchique de Rabat [l'Arabie saoudite, ndlr] a changé son fusil d'épaule et a lâché Mohammed VI», a-t-il ajouté.

Selon le site d'information, «le Qatar semble avoir pris le relais en assurant Mohammed VI de son soutien», et ce tant que Rabat continuera à soutenir Doha dans son conflit qui l'oppose à l'Arabie Saoudite et aux Émirats arabes unis.

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Se posant la question sur ce qui se cache derrière ce réarmement accéléré de l'armée marocaine, vu que les contrats ont été conclus il y a à peine 3 mois, Algeriepatriotique affirme que des sources lui auraient révélé «que Washington planifiait de dissoudre la Minurso [la mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental, ndlr.] et de lui substituer une force américaine qui imposerait le plan d'autonomie franco-marocain aux Sahraouis».

A ce propos, le 29 juin, à Rabat, John Sullivan, secrétaire d'État américain adjoint, s'est clairement prononcé en faveur du plan d'autonomie marocain. «C'est un plan sérieux, réaliste et crédible, capable de satisfaire les aspirations de la population du Sahara occidental», a déclaré le diplomate américain lors d'un point de presse conjoint avec Nasser Bourita, selon l'AFP.

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La visite de M.Sullivan au Maroc, après celle qu'il a effectuée en Algérie le 28 juin, coïncide avec la présence, au même moment, de l'allemand Horst Koehler, l'émissaire du secrétaire général de l'Onu pour le Sahara occidental sur le territoire de ce dernier. «Nous soutenons le processus diplomatique de l'Onu et les efforts pour trouver une solution politique mutuellement acceptable au conflit qui apporte l'autodétermination au peuple du Sahara occidental», a affirmé le responsable américain, en précisant que «le plus important est notre dialogue avec le gouvernement marocain et notre soutien à ce que nous considérons comme un plan sérieux et réaliste», toujours selon l'AFP.

Le royaume chérifien a reçu un deuxième soutien de taille à son plan d'autonomie du Sahara occidental, en l'espace d'une semaine, après celui des États-Unis.

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En effet, lors du début des travaux du dialogue stratégique entre le Maroc et le Royaume-Uni, le 5 juillet, à Londres, le gouvernement britannique a affirmé avoir «pris note» des efforts «sérieux et crédibles» déployés par Rabat pour «aller de l'avant» vers un règlement du conflit du Sahara occidental. Les discussions entre les deux pays se sont tenues sous la direction du ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, et de Boris Johnson, son homologue britannique de l'époque selon le site d'information H24Info.

Les représentants des deux États ont abordé, à cette occasion, la coopération bilatérale et les questions régionales, dont la question du conflit au Sahara occidental «où le Royaume-Uni a pris note des efforts sérieux et crédibles faits par le Maroc pour aller de l'avant vers un règlement» de cette question, a-t-on affirmé dans l'échange de lettres sur l'accord portant institution du dialogue stratégique.

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