La très anticolonialiste Organisation Nationale des Moudjahidine Algériens est très remontée contre la France. En substance, si la France pense pouvoir faire pression sur l'État algérien, pour qu'il accepte ses desseins au Sahel, ou sur la question de créer des camps de migrants sur son sol, en brandissant la menace de la restitution des prétendus biens des colons et des pieds noirs en Algérie et le retour des harkis, qu'elle sache que c'est une cause perdue. C'est en tout cas le point de vue exprimé par l'ONM par voie de communiqué le 10 juillet selon l'Algérie Presse Service (APS).
Tout en rappelant que le droit international «n'approuve pas la spoliation comme outil de confirmation du droit de propriété, aussi bien pour les individus que pour les États», l'Organisation des anciens combattants algériens a souligné que l'État algérien a classé ce dossier après l'avoir traité via la mise en place d'un système juridique «qui a consacré le droit du peuple algérien à la restitution de ses biens spoliés, conformément à la légalité internationale».
En conclusion l'ONM a dénoncé le fait que certains responsables français «sont toujours nostalgiques de "l'Algérie française" au point de revendiquer des droits illégitimes sur lesquels l'histoire à dores et déjà tranché».
Les propos du chef de la diplomatie française, ainsi que cette question de la restitution de biens des colons, se tiennent à l'opposé des déclarations du candidat à la présidentielle française, Emmanuel Macron, le 15 février 2017, à Alger, dans un entretien avec le quotidien algérien Echorourk News où il a évoqué la colonisation. «C'est un crime. C'est un crime contre l'humanité. C'est une vraie barbarie, et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l'égard de celles et ceux vers lesquels nous avons commis ces gestes», a déclaré le candidat. «En même temps, il ne faut pas balayer tout ce passé, et je ne regrette pas cela parce qu'il y a une jolie formule qui vaut pour l'Algérie: la France a installé les Droits de l'Homme en Algérie, simplement elle a oublié de les lire», a-t-il ajouté.
La France, l'Italie, l'Espagne, le Portugal, et depuis un certain temps les pays du Golfe, selon des sources citées par Le Soir d'Algérie, dans son édition du 4 avril 2018, seraient les pays qui essayent «de faire changer d'avis aux Algériens sur leur position de non intervention au Sahel». Selon elles, certains pays, qu'elles n'ont pas nommés, «ont proposé carrément à l'Algérie de lui fournir tout le matériel militaire, toute la logistique nécessaire pour intervenir mais celle-ci a toujours refusé». C'est un principe net inscrit dans la politique algérienne de défense depuis la charte de 1976, ont affirmé les mêmes sources.
L'Algérie, qui s'était opposée à l'intervention occidentale en Libye, a décliné l'invitation de rejoindre le G5 Sahel et refuse catégoriquement d'engager son armée au-delà de ses propres frontières. Alger a aussi refusé d'installer des camps de migrants, au profit de l'Europe, sur son territoire.