L'Algérie essuie une fois encore des attaques concernant les mauvais traitements qu'elle inflige aux migrants sahariens et subsahariens qui essaient de traverser son territoire pour se rendre en Europe. C'est ce qui ressort d'un reportage réalisé par Associated Press et diffusé par Al Jazeera ce 25 juin.
«Je n'ai jamais vu des expulsions comme celles dont je suis témoin en ce moment. Ils arrivent par milliers», a déclaré dans ce reportage Alhoussan Adouwal, employé de l'Organisation internationale pour les migrants (OIM) qui est présente à Assamaka, ville frontalière entre l'Algérie et le Niger.
Cette déclaration a été faite le même jour où Reuters rappelait que la question de la création de «plates-formes régionales» de gestion des réfugiés et des migrants serait discutée au sommet des chefs d'État et de gouvernements européens, qui allait se tenir trois jours plus tard à Bruxelles.
Mardi dernier, Emmanuel Macron et Angela Merkel, écrit le journal Libération dans son édition du 25 juin, avaient annoncé la création de «"centres" en Afrique du Nord sous contrôle de l'ONU, afin de trier sur place entre ceux qui pourront faire leur demande d'asile et les autres».
A en croire le Premier ministre algérien, c'est le fait que l'Algérie refuse d'accepter que des camps de réfugiés soient créés sur son sol, comme le souhaitent les dirigeants européens, qui a déclenché cette vague de critiques à son égard.
L'Algérie a fustigé les propos «inacceptables» tenus par la porte-parole du HCDH sur les conditions des migrants séjournant illégalement dans le pays. «Le Représentant permanent de l'Algérie à Genève a été instruit pour exprimer au Bureau du Haut-commissaire des droits de l'Homme la vive désapprobation des autorités algériennes des propos inacceptables tenus par sa porte-parole et demander des clarifications sur les raisons l'ayant conduite à faire avec une aussi insoutenable légèreté un tel procès d'intention à l'Algérie», a annoncé le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué, le 27 mai.