Migration en Afrique du Nord: «l'œuvre de l'Otan et de son intervention en Libye»

La crise migratoire au Sahel et en Afrique du Nord est «l'œuvre de l'Otan et de son intervention en Libye», a déclaré la présidente du Croissant-Rouge algérien, réagissant aux attaques des ONG à l’égard de son pays sur ce sujet, en réfutant toutes les allégations quant à des traitements arbitraires qu’Alger infligerait aux migrants.
Sputnik

«Le temps est venu pour se poser la question de fond: "Qui est responsable de cette tragédie et de ce drame humanitaire?"», a déclaré Saïda Benhabilès, présidente du Croissant-Rouge algérien, réagissant aux dernières attaques des ONG à l'égard de l'Algérie concernant les migrants sahariens et subsahariens. Ces organisations avaient accusé Alger d'infliger des mauvais traitements à ces derniers.

«Je peux répondre avec clarté et facilité que la crise migratoire et les flux des migrants, surtout au niveau de l'Afrique du Nord, sont l'œuvre de l'Otan et son intervention en Libye. Les choses sont claires, il ne faut pas se voiler la face», a affirmé l'ancienne sénatrice.

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Dénonçant le fait que les responsables de cette situation ne sont presque jamais pointé du doigt par ces mêmes ONG, la responsable humanitaire s'est demandé «pourquoi ne pas aborder les causes de cette catastrophe humanitaire et déterminer les vrais responsables de cette situation?». «C'est pour cette raison que je dis que même en ce qui concerne les conséquences de ce drame humanitaire ce sont ceux qui étaient derrière l'intervention en Libye qui assument l'entière responsabilité de la crise humanitaire et le drame que vivent les migrants subsahariens et autres nationalités», a-t-elle souligné.

Pour la présidente du Croissant-Rouge algérien, ce que font ces organisations non gouvernementales «relève de l'ingérence pure et simple». «Les ONG sont connues, elles obéissent à des desseins. On est revenu à la même histoire de "Qui tue qui?" durant la période du terrorisme dans les années 90», a-t-elle précisé.

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Et de renchérir en dénonçant le décalage entre le discours et la pratique de ces organisations qui attaquent l'Algérie, et des pays qui les soutiennent. «Ces ONG et les pays qui sont derrière n'ont jamais appliqué les conventions et les accords de l'Organisation des Nations unies représentée par le Haut-Commissariat des réfugiés (HCR)», a déclaré la responsable algérienne. Elle a aussi rappelé que le représentant de l'Onu, à travers l'instance du HCR, a appelé les grandes puissances à soutenir l'Algérie pour faire face à cette crise des migrants. «C'est dire que l'Algérie est en train de subir des flux migratoires dont les grandes puissances ne font rien pour alléger le fardeau ni assumer les conséquences de leur intervention dans les pays où les populations connaissent un drame humanitaire qui les a menées à l'exode», a affirmé la présidente du Croissant-Rouge.

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Réagissant aux accusations que les ONG ont dernièrement porté à l'adresse de l'Algérie, Saïda Benhabilès est catégorique: «je dis et je le redis, il n'y a jamais eu des expulsions arbitraires de migrants subsahariens par l'Algérie». «Bien au contraire, il y a une intégration de ces migrants, surtout à Tamanrasset où ils bénéficient des soins et de la prise en charge sur le plan du séjour et de la nourriture», a-t-elle renchéri.

En conclusion, expliquant la politique de l'Algérie dans la gestion de la crise migratoire, la responsable a relevé que «la question des migrants est devenue une question de sécurité nationale» pour les autorités algériennes. Suggérant de ne pas prendre les choses à la légère, elle a expliqué qu'«il y a des réseaux criminels qui activent dans le trafic des enfants et des femmes et aussi, ils font partie des réseaux relevant du crime organisé et du terrorisme international». «Donc, la question ne relève nullement d'un traitement arbitraire», a-t-elle conclu.

En réponse à l'enquête de Associated Press

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Un reportage réalisé par Associated Press, et diffusé par la chaîne qatarie Al Jazeera le 25 juin, a fait état de mauvais traitements que l'Algérie inflige aux migrants sahariens et subsahariens qui essaient de traverser son territoire pour se rendre en Europe.

«Durant les quatorze mois écoulés, l'Algérie a abandonné plus de 13.000 migrants dans le désert du Sahara. Parmi eux se trouvent des femmes enceintes et des enfants», soutient l'agence américaine ajoutant que «ces personnes sont forcées, parfois sous la menace d'armes, de marcher sous un soleil brûlant sans aucune assistance, ni eau ni nourriture». Selon cette même source, citant des témoignages, «plusieurs personnes sont mortes alors que d'autres ont disparu durant cette traversée du désert».

Que cachent les attaques contre l’Algérie sur la question des migrants?
Selon Hassen Kacimi, le président du comité interministériel chargé de l'étude et du suivi des problèmes migratoires en Algérie, ces migrants ont été abandonnés dans le désert par les passeurs qui les ont embarqués de la ville d'Agades au Niger, connue pour être la plaque tournante du trafic migratoire dans la région du Sahel.

Par ce reportage, l'agence américaine a pour «objectif de servir l'intérêt de certaines parties qui veulent installer le désordre et le chaos», a affirmé le responsable algérien devant la presse, lors d'une visite, le 27 juin, au centre d'accueil des migrants de la ville de Zéralda. «S'ils veulent nous imposer une plateforme migratoire sur le sol algérien, cela ne passera pas», a-t-il indiqué, en soulignant que 52.000 migrants subsahariens ont été secourus par l'Algérie qui a dépensé, depuis 2015, la somme de 12 millions d'euros pour leur prise en charge dans tous les domaines.

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L'Algérie n'acceptera en aucun cas que des camps de rétention de clandestins soient ouverts sur son territoire au profit de l'Europe, a déclaré, le 27 juin, le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, dans un entretien accordé à RFI. «Nous l'avons dit. Il est exclu que l'Algérie ouvre une quelconque zone de rétention […]. Nous sommes déjà confrontés aux mêmes problèmes», a déclaré le chef de la diplomatie algérienne. «Nous procédons à des reconductions, mais nous le faisons selon des arrangements que nous avons avec nos pays voisins», a-t-il ajouté.

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