L'Algérie n'acceptera en aucun cas que des camps de rétention de clandestins soient ouverts sur son territoire au profit de l'Europe, a déclaré, ce 27 juin, le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, dans un entretien accordé à RFI.
«Nous l'avons dit. Il est exclu que l'Algérie ouvre une quelconque zone de rétention […]. Nous sommes déjà confrontés aux mêmes problèmes», a déclaré le chef de la diplomatie algérienne. «Nous procédons à des reconductions, mais nous le faisons selon des arrangements que nous avons avec nos pays voisins», a-t-il ajouté.
Concernant les attaques que des ONG ont porté à l'adresse de l'Algérie à propos des mauvais traitements qu'elle infligerait aux migrants sahariens et subsahariens qui essaient de traverser son territoire pour se rendre en Europe, le ministre algérien a affirmé que «les ONG, cela n'engage qu'elles-mêmes. Maintenant, que l'Algérie soit critiquée, nous savons dans quel contexte on fait face aux critiques. Mais ce n'est pas innocent c'est une campagne que certains essaient de mener contre l'Algérie». «Nous sommes très sereins parce que, ce que nous faisons, nous le faisons dans le cadre du respect de nos lois. Nous le faisons dans le cadre du respect de la dignité humaine et nous le faisons dans le cadre de la concertation avec les pays de transit», a-t-il lancé.
Le 21 juin, lors de l'ouverture à Zéralda de la 5e session du Conseil national du parti Rassemblement national démocratique (RND), le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia a réfuté ces accusations. «Parce que l'Algérie n'accepte pas d'être un centre de rétention des migrants africains au bénéfice de l'Europe, elle est la cible d'attaques d'organisations extérieures qui osent même l'accuser de racisme», a déclaré le Premier ministre selon l'Algérie Presse Service (APS).