«Le temps est venu pour se poser la question de fond: "Qui est responsable de cette tragédie et de ce drame humanitaire?"», a déclaré Saïda Benhabilès, présidente du Croissant-Rouge algérien, réagissant aux dernières attaques des ONG à l'égard de l'Algérie concernant les migrants sahariens et subsahariens. Ces organisations avaient accusé Alger d'infliger des mauvais traitements à ces derniers.
«Je peux répondre avec clarté et facilité que la crise migratoire et les flux des migrants, surtout au niveau de l'Afrique du Nord, sont l'œuvre de l'Otan et son intervention en Libye. Les choses sont claires, il ne faut pas se voiler la face», a affirmé l'ancienne sénatrice.
Pour la présidente du Croissant-Rouge algérien, ce que font ces organisations non gouvernementales «relève de l'ingérence pure et simple». «Les ONG sont connues, elles obéissent à des desseins. On est revenu à la même histoire de "Qui tue qui?" durant la période du terrorisme dans les années 90», a-t-elle précisé.
En conclusion, expliquant la politique de l'Algérie dans la gestion de la crise migratoire, la responsable a relevé que «la question des migrants est devenue une question de sécurité nationale» pour les autorités algériennes. Suggérant de ne pas prendre les choses à la légère, elle a expliqué qu'«il y a des réseaux criminels qui activent dans le trafic des enfants et des femmes et aussi, ils font partie des réseaux relevant du crime organisé et du terrorisme international». «Donc, la question ne relève nullement d'un traitement arbitraire», a-t-elle conclu.
En réponse à l'enquête de Associated Press
«Durant les quatorze mois écoulés, l'Algérie a abandonné plus de 13.000 migrants dans le désert du Sahara. Parmi eux se trouvent des femmes enceintes et des enfants», soutient l'agence américaine ajoutant que «ces personnes sont forcées, parfois sous la menace d'armes, de marcher sous un soleil brûlant sans aucune assistance, ni eau ni nourriture». Selon cette même source, citant des témoignages, «plusieurs personnes sont mortes alors que d'autres ont disparu durant cette traversée du désert».
Par ce reportage, l'agence américaine a pour «objectif de servir l'intérêt de certaines parties qui veulent installer le désordre et le chaos», a affirmé le responsable algérien devant la presse, lors d'une visite, le 27 juin, au centre d'accueil des migrants de la ville de Zéralda. «S'ils veulent nous imposer une plateforme migratoire sur le sol algérien, cela ne passera pas», a-t-il indiqué, en soulignant que 52.000 migrants subsahariens ont été secourus par l'Algérie qui a dépensé, depuis 2015, la somme de 12 millions d'euros pour leur prise en charge dans tous les domaines.