L’amharique dans une école moscovite: un facteur clé pour relever les "nouveaux défis de demain"

© Photo Pixabay / WikiImagesContinent africain
Continent africain - Sputnik Afrique, 1920, 19.09.2023
S'abonner
L’apprentissage de l’amharique, l’une des langues parlées en Éthiopie, ouvre des perspectives dans les domaines économique, diplomatique et culturel, confie à Sputnik Afrique l’administration d’une école moscovite qui a entamé ce cursus linguistique pour ses élèves. La tendance suit ainsi le rapprochement de la Russie avec ce pays africain.
Trois écoles moscovites ont introduit l’enseignement soit du swahili soit de l’amharique comme deuxième langue étrangère dès cette rentrée. Sputnik Afrique s’est rendu dans un de ces établissements d’enseignement secondaire, où les élèves de première (en avant-dernière classe du cursus secondaire) apprennent l’amharique, la langue majoritaire des Éthiopiens.

Virage africain

Alexandre Solomassov, proviseur de l’école moscovite n°1522, explique pourquoi l’apprentissage de l’amharique constitue un atout pour les jeunes Russes:
"La coopération de notre pays avec les pays africains se développe rapidement et l’une de nos principales tâches en tant qu’école est de créer toutes les conditions pour que nos élèves puissent commencer dès aujourd’hui à se préparer au métier et aux nouveaux défis de demain".
L’Afrique est l’un des marchés à la croissance la plus rapide au monde, et connaître la langue locale peut être bénéfique pour les affaires et les investissements et les relations internationales, développe-t-il.

Facteur clé pour le développement des liens économiques et diplomatiques

L’amharique est enseigné par deux étudiantes de l'Institut des pays d'Asie et d'Afrique, faculté de la prestigieuse université de Moscou Lomonossov. La maîtrise de cette langue, et des autres langues africaines en général, ouvre de larges perspectives, que ce soit au sens économique, diplomatique ou culturel, selon elles.
Vu que l’Éthiopie a été invitée cet été à rejoindre les BRICS, "la langue amharique devient plus pertinente que jamais", lance Milena Koniaeva, qui assure des cours d’amharique.

"L’Éthiopie est l’un des pays les plus cordiaux avec la Russie. L’amharique est la lingua franca parlée par la plupart, sinon la totalité, des Éthiopiens. Et pour établir un dialogue diplomatique ou des liens économiques, la langue amharique peut certainement devenir un facteur clé", développe-t-elle.

Les leçons d’amharique permettront aux élèves de faire une immersion dans la culture de ce pays africain, ajoute l’autre enseignante, Sophia Zamessina. "La langue est la clé du cœur africain, la clé du cœur humain en général. Si vous parlez à quelqu’un dans sa langue maternelle, cela ouvre beaucoup plus de frontières. Et les Africains ont aussi une grande confiance en une personne qui parle la même langue qu’eux", relate-t-elle.
Alors que la Russie se rapproche de l’Éthiopie, "nous avons besoin de spécialistes qui parlent la même langue que les Éthiopiens", selon elle.

"Hâte d'apprendre l'inconnu"

Quant aux élèves, interrogés par Sputnik Afrique, certains d’entre eux semblent être enthousiasmés par cette idée.
Cette langue "m'a frappé par son caractère inhabituel. Autrement dit, ces symboles, qui ne me sont pas du tout clairs, contiennent en réalité une signification étonnante. Je n'ai jamais vécu cela auparavant avec aucune autre langue, quand je ne comprenais pas un seul symbole, j'aimerais vraiment connaître leur signification", explique Arseni qui assure avoir "hâte d'apprendre l'inconnu que je vois dans la langue amharique".
"J'aimerais aller en Éthiopie et faire connaissance avec leur culture et leur peuple", résume Polina.
Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала