L’Allemagne insiste sur l’implication d’un bateau dans l’attentat des Nord Stream

© Sputnik . Ministère danois de la DéfenseUne fuite du gaz suite à l'explosion sur les Nord Stream, septembre 2022
Une fuite du gaz suite à l'explosion sur les Nord Stream, septembre 2022 - Sputnik Afrique, 1920, 11.07.2023
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Après que les médias occidentaux ont relayé la piste d’un yacht qui aurait été impliqué dans l’explosion des Nord Stream, Berlin porte une telle version au niveau officiel. Dans une lettre adressée à l’Onu, il dit avoir trouvé des éléments suspects de la location d’un voilier à époque… sans pouvoir en identifier le locataire.
L’Allemagne continue de soutenir la version de l’implication d’un bateau qui aurait transporté des explosifs pour faire sauter les Nord Stream en septembre dernier.
Dans une lettre publiée par la diplomatie danoise, Berlin affirme avoir détecté un navire suspicieux qui aurait pu être impliqué dans le sabotage des pipelines Nord Stream en mer Baltique, sans pourtant préciser son nom.
"Étant donné la location suspicieuse d’un voilier, l’enquête a établi que ce navire a été loué au nom d’une personne qui se servait de faux papiers pour cacher le vrai locataire. Il n’est pas pour l’instant prouvé si cette personne se trouvait après au bord du voilier", précise le courrier.
Il s’agit d’un document rédigé par l’Allemagne, le Danemark et la Suède portant sur les résultats intermédiaires de l’enquête sur cette explosion. Il a été relayé le 10 juillet à l’approche de la séance du Conseil de sécurité de l’Onu requise par la Russie quant au sabotage des gazoducs. La réunion est prévue ce 11 juillet.
Toujours d’après le document, l’enquête n’a pas encore dépisté l’itinéraire exact du voilier mais on peut présumer que celui-ci pouvait être utilisé "pour le transport d’explosifs qui ont entrainé l’explosion des Nord Stream en mer Baltique en septembre 2022".
La partie allemande détaille que les échantillons prélevés sur le voilier contenaient des traces de matière explosive.
"Il n’est pas non plus à exclure qu’une équipe de plongeurs spécialement formés ait pu positionner l’engin explosif sur les lieux du sabotage des pipelines Nord Stream-1 et Nord Stream-2 placé sur le fond marin à une profondeur de 70-80 mètres", suggère le document.
Mais les enquêteurs sont incapables d’établir l’implication d’un État, selon Berlin:
"Il n’est pas possible d’identifier les personnalités des criminels et leurs motifs, surtout de savoir si c’était un État ou un organisme public qui dirigeait l’incident".
Cette piste de l’implication d’un bateau parti des côtes européennes est imposée par l’Occident depuis des mois. En particulier, l’idée du yacht Andromeda, comme lieu de préparation du sabotage, ne cesse de circuler dans les médias occidentaux. Et avec l’implication d’Ukrainiens, selon ceux-ci.

Au rebours de l’enquête de Seymour Hersh

Une enquête menée par le journaliste et écrivain américain lauréat du prix Pulitzer Seymour Hersh dément les versions propagées par Washington et Berlin. D’après le professionnel de la presse, c’est le Président Joe Biden qui a pris la décision de faire exploser les gazoducs après neuf mois de discussions au sein de l’administration américaine.
Dans son article paru début février 2023, Seymour Hersh indique que ce sont des plongeurs de l’US Navy qui ont posé des explosifs sur les conduites de gaz pendant les exercices Baltops-2022 de l’Otan, l’été dernier. L’opération s’est tenue, dit-il, avec le concours de spécialistes norvégiens qui ont actionné les engins explosifs plus tard.
Moscou et nombre d’analystes et d’hommes politiques ont largement critiqué la piste ukrainienne menant au yacht Andromeda. Seymour Hersch a également commenté cette hypothèse relayée par les médias allemands, laquelle ne peut être crédible, selon lui.
Pour le journaliste américain, le scénario "ukrainien" a été élaboré de toutes pièces par la CIA et le renseignement allemand, pour éloigner les soupçons.

Un acte de terrorisme, selon Moscou

Les explosions des gazoducs ont été qualifiées par la Russie d’acte de terrorisme international. Moscou a toujours appelé à mener une enquête internationale pour identifier les responsables. À ce titre, Moscou et la Chine avaient avancé un projet de résolution proposant de créer une commission internationale chargée de mener une enquête transparente et impartiale sur les explosions. Or, le 27 mars, le Conseil de sécurité de l’Onu avait rejeté le texte.
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