L’Afrique gagnerait beaucoup avec les BRICS et la Russie, selon un PDG gabonais
16:36 06.06.2023 (Mis à jour: 16:40 06.06.2023)
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Renforcement des liens diplomatiques russo-africains, sommet Russie-Afrique, croissance des BRICS… Ces éléments offrent au continent des options de développement qu’il faut "saisir", indique le PDG de Fidelis EMF à Sputnik Afrique. Par ailleurs, la pression des sanctions antirusses s’y fait sentir et suscite "un ressentiment occidental".
Depuis des mois, l’Afrique et la Russie se rapprochent, intensifiant leurs contacts diplomatiques et relations économiques. Alors que le chef de la diplomatie russe vient de terminer sa troisième tournée africaine depuis le début de l’année, "une nouvelle ère est en train de s’ouvrir pour l’Afrique", a estimé le directeur général de Fidelis EMF, dans une interview à Sputnik Afrique.
"C'est vraiment une opportunité que les Africains doivent pouvoir saisir, c'est une opportunité que le Président Poutine offre aux nombreux pays africains qui, jusque-là pour certains, restent encore un peu enclavés dans des considérations qui ne leur permettent pas de se développer et sortir un peu de cet engrenage colonial", a indiqué Brice Alain Mbadinga, patron de cette compagnie gabonaise, en marge de la conférence AfricaCalling, le 5 juin.
Interagir avec les BRICS
Des possibilités supplémentaires se profilent grâce à l’éventuelle coopération avec les BRICS, poursuit-il. En effet, c’est notamment en Afrique du Sud que Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a rencontré ses homologues des pays membres de cette organisation à laquelle de plus en plus de pays, y compris des États africains, affichent leur volonté d’adhérer.
"Pour moi, l'Afrique gagnerait beaucoup en [faisant affaire, ndlr] avec les BRICS parce que c'est une grande organisation. C'est une grande puissance qui, à mon avis, offre une certaine sécurité à nombre de pays africains, et donc ce serait un avantage considérable de pouvoir composer avec les BRICS", a-t-il suggéré.
Sommet Russie-Afrique
D’ailleurs, les attentes concernant l’éventuel élargissement des partenariats sont fortes à l’approche du sommet Russie-Afrique, prévu fin juillet à Saint-Pétersbourg. Notamment, des "résolutions fortes qui puissent aller dans le sens de l'accompagnement de nombreux pays africains qui veulent vraiment se développer", poursuit-il.
De plus, les BRICS devraient "mettre en place un certain nombre de dispositifs", des "réformes" et des "engagements fermes pour pouvoir accompagner les pays africains, qui veulent travailler là-dessus".
Sanctions occidentales
Le patron de Fidelis EMF a critiqué les restrictions imposées par l’Union européenne et les États-Unis contre la Russie, car elles ont nécessairement un impact ailleurs:
"Quand on sanctionne la Russie, il faut savoir que derrière, il y a d'autres pays qui soutiennent la Russie et qui sont naturellement prêts à pouvoir s'engager. En Afrique aujourd'hui vous avez le cas du Burkina, de la Centrafrique, du Mali", a-t-il déclaré.
Par ces démarches, les auteurs des sanctions ne font que pousser le "ressentiment occidental en train de naître". S’il n’est pas encadré, il pourrait "se généraliser" dans la région, notamment "en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale".
Comme ces sanctions produisent un impact direct sur le transport des céréales et des fertilisants russes vers le continent, beaucoup "comprennent parfaitement cette situation": c’est "un sentiment qui est partagé par pas mal d'hommes d'affaires africains", a noté Brice Alain Mbadinga.
S’y ajoute le fait que le continent s’engage de plus en plus "dans le processus de développement et qu’il y a une prise de conscience qui est de plus en plus généralisée", a-t-il précisé.